Togo: Interview with Abdou Diouf

Abdou Diouf

Directeur Général (Manuport)

2014-10-27
Abdou Diouf

Nous écoutons beaucoup sur la scène internationale que c’est la décennie de l’Afrique. En Europe, il y a une crise importante doublée d’instabilité. Mais en Afrique, on remarque une croissance importante. L’Afrique réunit-elle aujourd’hui toutes les conditions pour émerger ?

 

L’Afrique a aujourd’hui tous les atouts pour émerger sur la scène internationale : ressources, potentialités de développement considérables. Ainsi avons-nous placé, pour tirer parti d’une telle dynamique de croissance, la formation au cœur de notre entreprise. Nous veillons à développer les compétences métiers comme les compétences managériales de nos collaborateurs par une politique de formation ambitieuse.

 

Il y a une réelle prise de conscience du potentiel extraordinaire de développement du continent africain. Le processus d’élaboration de « Vision Togo 2030 » l’illustre parfaitement : les réflexions s’articulent autour des mesures d’accompagnement nécessaires à l’émergence de l’Afrique.

 

Donc le Togo a une « Vision 2030 » 

 

Effectivement, il s’agit d’une vision ambitieuse visant à tout mettre en œuvre afin que le Togo devienne le moteur de l’émergence du continent africain, l’un des leaders en Afrique de l’Ouest. Le pays lui seul ne peut prétendre à une position de leader dans la région sans entreprendre l’ensemble des réformes nécessaires à son émergence à l’horizon 2030.

 

Le Togo possède des atouts naturels considérables. Le port, véritable poumon de l’économie togolaise, en témoigne. Avec un tirant d’eau pouvant aller jusqu’à 18 mètres, il est en mesure de devenir un hub régional. Le port de Lomé joue également un rôle de hub dans le ravitaillement des pays de l’hinterland tels que le Niger ou le Burkina Faso. Voici ce en quoi consiste la vision « Togo 2030 ».

 

Quelles sont les forces et faiblesses de Manuport ?

 

Avec deux terminaux en construction, la principale force de Manuport réside dans la manutention des marchandises arrivant conteneurisées ou en vrac. Aujourd’hui, l’action de Manuport permettra demain au Togo d’être suffisamment équipé.

 

Nous mettons actuellement tout en œuvre pour réhabiliter les infrastructures dégradées du port minéralier, afin d’accroître sa compétitivité. En ce sens, nous avons conscience des efforts à fournir concernant l’activité conventionnelle.

 

Il y a des réformes comme le Guichet Unique, et l’adoption du nouveau Code des douanes en cours. Est-ce que ça facilite vos activités ?

 

Le Guichet Unique permet la simplification des procédures, et constitue une précieuse aide pour l’Etat togolais. Il m’est également utile dans mon métier au quotidien. Etant manutentionnaire, et donc en connexion avec les activités de transit, le Guichet Unique permettra une réduction des temps d’attente, ainsi qu’une facilitation des procédures de sortie des conteneurs et des marchandises. Il devrait sensiblement améliorer l’environnement portuaire.

 

Vous êtes un acteur clé de la logistique internationale. Comment faites-vous face à la concurrence ?

 

Notre spécificité est d’intervenir uniquement dans l’activité conventionnelle. Nous sommes aujourd’hui leader dans cette activité avec des tonnages pouvant aller jusqu’à un million de tonnes traitées annuellement. Nous traitons 90% du trafic conventionnel à Lomé. Notre capitalisation sur l’activité conventionnelle nous permet d’en maîtriser l’ensemble des spécificités, et constitue ainsi notre expertise.

 

Pour quelles raisons doit-on faire le choix de Manuport ?

 

Nous sommes les experts de l’activité conventionnelle, et nous le confirmons par les chiffres. Nos clients de l’hinterland nous font confiance.

 

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres clé sur votre entreprise ?

 

Manuport compte 350 collaborateurs. Nous réalisons un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards FCFA et sommes présents à Lomé depuis plus de 10 ans. Nous sommes fortement implantés sur le terrain, et nous avons de grandes ambitions.

 

Pensez-vous que c’est aussi le rôle des entreprises privées de soutenir des initiatives du Gouvernement qui visent à améliorer le climat des affaires ?

 

Tout à fait. Le rôle des entreprises privées est également d’accompagner le Gouvernement togolais dans l’amélioration des affaires. L’Etat gagne à prendre des mesures afin de permettre aux entreprises d’exercer correctement leurs activités. A l’inverse, les entreprises se doivent d’accompagner le Gouvernement, par la création d’emplois et le développement qu’elles connaissent. C’est une relation gagnant-gagnant.

 

Quelle est votre plus grande satisfaction depuis que vous êtes à la tête de cette structure ?

 

Ma plus grande satisfaction réside dans la croissance que connaît Manuport. Avec une détention de 40% de parts du marché togolais, dont 90% de l’activité conventionnelle, notre entreprise ne cesse de grandir. Cette satisfaction personnelle est d’autant plus forte que nous n’aurions pu envisager de tels résultats il y a encore un an.

 

Quels défis restent à relever aujourd’hui ?

 

L’un des défis majeurs consiste à renforcer notre part active dans la spécialisation à l’intérieur du port de Lomé. Manuport doit prendre part à cette spécialisation.

 

Un message aux investisseurs ?

Je les encourage à investir au Togo. Les mesures incitatives prises par le Gouvernement togolais afin d’améliorer le climat des affaires constituent un signal positif adressé aux investisseurs. Le Togo est un pays d’avenir.