Côte d'Ivoire: Interview with Stephane Eholié

Stephane Eholié

Directeur Général (Société Ivoirienne de Manutention et de Transit (SIMAT))

2015-06-11
Stephane Eholié

Pouvez-vous nous faire un petit résumé du secteur dans lequel vous évoluez, la logistique, ces principales forces et ces défis?

 

Je suis heureux que vous employiez ce mot logistique parce qu’il englobe toutes les activités connexes et annexes de notre. L’un des vecteurs importants de la logistique, c’est le transport. Comme vous le savez bien, dans l’activité du commerce international, le transport est l’un des maillons les plus importants au niveau opérationnel. Quand je dis transport, je globalise. En effet, au niveau logistique, la force de la Côte d’Ivoire, ce sont les transports. Notre pays est doté d’une façade maritime avec une activité terrestre non négligeable puisque nous avons des routes, même si elles ne suffisent pas, elles permettent quand même de commercer. Nous avons un secteur ferroviaire important qui va jusqu’au Burkina Faso et qui fonctionne bien. Nous avons d’ailleurs des projets d’extension de ce réseau ferroviaire pour l’étendre jusqu’au Niger et au Mali. Quant au secteur aérien, il est assez dynamique puisqu’il a obtenu récemment la certification américaine pour des vols directs de la Côte d’Ivoire vers les Etats-Unis. Cette certification permet d’élargir le panel de services au niveau des activités d’imports-exports. Ce sont des avantages non indéniables qui permettent de commercer avec le reste du monde. Maintenant, l’inconvénient majeur de la Côte d’Ivoire est dû aux vingt années de retard causées par les problèmes socio-politiques que nous avons connu. Mais je dirais que la rançon de la gloire et de la croissance économique que nous avons réalisée actuellement, ont occasionné la saturation de nos parts, en l’occurrence, celui d’Abidjan. Quand vous regardez les attentes de navires qu’il y a  dans ce port, tant au mouillage, en rade et en mer, cela démontre que le Port d’Abidjan est sujet à un grand succès. Certes, ces attentes sont peut-être un indicateur négatif, mais elles constituent un indicateur qui prouve que nous sommes en croissance positive et de manière très durable. Toutefois, cette croissance de 8% à 10%, il faut l’absorber. Car aujourd’hui, notre véritable problème repose dans la saturation des magasins, des hôtels, des quais et des embouteillages monstres que nous avons dans la zone portuaire.

 

Vous évoquiez la croissance de la Côte d’ivoire qui s’établi entre 8% et 10% depuis quelques années déjà. Les autorités ivoiriennes procèdent à plusieurs réformes pour améliorer son environnement des affaires. Quel est le rôle des entreprises de transit en  particulier et des entreprises en général, ont a joué dans cette croissance?

 

Vous savez, je ne parle pas d’entreprises de transit, mais d’entreprises de logistique, auxiliaire du transport, parce que le transport englobe tout le panel de nos services. Nos attentes, c’est que qu’une marchandise qui débarque puisse sortir rapidement. C’est ce qu’on appelle la fluidité, la rapidité d’exécution dans toutes nos opérations tant à l’importation qu’à l’exportation. C’est une chaine qui doit jouer son rôle de dynamiteur, c'est-à-dire, quand une marchandise arrive, il faut qu’elle soit dédouanée et qu’elle puisse directement sortir du port pour être soit mis à la consommation, soit permettre aux industriels de les acquérir rapidement pouvoir produire plus vite. A l’époque, et c’est toujours d’actualité, la Banque mondiale avait initié un indicateur de performance en termes de transit time qui mesurait le délai entre l’arrivée du navire et la sortie de la marchandise, surtout au niveau des conteneurs. EN effet, c’est sur ce indicateur que nous auxiliaires du transport, nous comptons faire nos recommandations pour l’amélioration de l’environnement des affaires. Le commerce international est régi par des règles et dispose des maillons aussi importants comme le transitaire, le banquier et l’assureur. Je crois que fondamentalement que nous les logisticiens, nous avons des aspects de notre activité à améliorer. Touefois, comme nous sommes une chaine d’activité totalement inter indépendant, il est fondamentale que, tant au niveau administratif, documentaire, qu’opérationnel, nous mettions tout en œuvre pour permettre une régularité et une rapidité d’exécution dans nos opérations. In fine, et d’un point de vue macro-économiques, nous gagnerons tous à le faire, et d’un point de vue micro-économique, tous les opérateurs privés et même le client, économiseront de l’argent à travers ces efforts d’optimisation de la rapidité de nos opérations.

 

Pouvez vous nous dire qui sont vos principaux concurrents et partenaires et par ailleurs, nous dire si votre certification ISO représente à elle seule, un avantage ?

 

Aujourd’hui, nous avons des concurrents. Il s’agit des multinationales comme Bolloré, des sociétés locales telles que Global. La concurrence dans notre secteur est plus ou moins saine. Je ne dirais pas qu’elle est parfaite, mais elle peut se targuer d’être plus ou moins saine parce que c’est une concurrence qui est formel. Nous sommes dans un secteur d’activité qui est un secteur formel, et c’est vraiment important de le souligner puisque dans cette formalité, toutes les entreprises connaissez les règles du jeu et les respectent plus ou moins. Ce qui permet l’épanouissement des entreprises comme les nôtres, nous permet de faire de la croissance interne, parce que nous ne faisons que de la croissance interne puisque nous avons créé toute notre activité au fur et à mesure sans racheter quoique se soit. Sur la base des résultats que nous avons réalisés depuis des années. Nous avons essayé d’avoir une planification tant, d’un point de vue vertical qu’horizontal. De nos jours, le commerce international est ouvert au monde. Il est par conséquent clair et net que dans les métiers d’auxiliaires de transport, nous sommes en amont et en aval de toutes activités. L’avantage d’une entreprise comme la nôtre et en ce qui  concerne les commissionnaires de transport et autres, c’est que nous avons des partenariats avec des sociétés multinationales qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas, investir ou s’établir en Côte d’Ivoire. Ils sont donc obligé de se trouver des partenaires locaux comme nous et nous aussi, vice-versa. Alors nous avons des partenariats avec PANALPINA, qui est l’un des cinquième commissariats de transport. Nous avons au niveau conciliation et transport, des accords avec NILDUTCH. Nous allons d’ailleurs inaugurer l’un de leurs nouveaux navires. En addition, nous avons signer un partenariat avec CEVA LOGISTICS qui est aussi un commissionnaire de transport et de plus en plus, je ne sais pas si c’est parce qu’on est certifié, ou essayant de leur prouver qu’on peut travailler avec des Africains, des sociétés locales d’un point de vue moderne de gestion mais on a de plus en plus de demande.

 

Vous m’avez demandé tout à l’heure de parler de la certification. La certification est quelque chose d’assez extraordinaire parce qu’elle nous permet de nous remettre en question totalement. Elle nous a permis également d’essayer de jouer dans la cour des grands. Parce que, lorsque vous avez des appel d’offres, on vous demande toujours si vous être certifié et quand vous êtes certifié, cela vous donne une certaine crédibilité. Lorsque vous manifestez l’ambition de travailler avec des multinationales, elles vous obligent presque à être certifié. D’ailleurs, quand vous êtes certifié, vous êtes aussi éligible à pouvoir être un prestataire de services pour ces multinationales. Enfin, la certification nous a permis de nous remettre en question, de montrer l’engagement de la Direction générale, au personnel de prendre son  destin en main pour avancer. La certification a été quelque chose de totalement indéniable. Par ailleurs, vu qu’en Afrique, on est  enclin aux combines lorsqu’il  s’agit de certification, je peux vous dire que notre certification a été faite et continue d’être faite par SGS et je ne crois pas que cette structure soit dans les combines. En somme, je veux dire que nous essayons de nous donner les moyens à tous les niveaux pour avancer de manière pérenne et durable. On veut être dans un pays émergent à l’horizon 2020. Mais pour être un pays émergent, il faut des entreprises locales émergentes sinon cette émergence ne sera pas possible. Et pour être une entreprise émergente, il y a des critères de sélections qui sont totalement rationnels et nous  avançons selon ces critères pour devenir une entreprise émergente.

 

Pouvez vous nous donner quelques chiffres sur votre entreprise, par exemple, le nombre d’employés, votre part de marché, votre taux croissance, etc.?

 

Je regardais le chiffre d’affaires officiel de BOLLORE. En 2014, il était à 75 milliards FCFA de chiffres d’affaires, tandis que nous on était à plus de 11 milliards de FCFA. Voila un premier indicateur. Aujourd’hui, SIMAT en terme contrat à durée indéterminé (CDI), c’est plus de 250 personnes qui sont employées. Lorsque vous ajoutez les Contrats à durée déterminée au CDI, nous comptabilisons  plus de 400 employés et avec tous les autres travailleurs, nous nous retrouvons avec plus de 800 à 1000 personnes qui travaillent tous les jours pour SIMAT. Ce qu’il faut savoir, et je le dis fortement, c’est que je crois et j’aime ce pays, de même que je crois en ce que je fais et j’aime le faire. Je le dis toujours, il faut prendre son destin en main, il nous appartient de construire notre pays. L’un des maillons forts, au niveau stratégique, ce sont les activités logistiques. Elles sont importantes.  Quand vous regardez des pays comme la Chine et Singapour, toutes leurs activités passent par leurs ports. On ne peut pas manifester la volonté de devenir un pays émergent et travailler avec des pays développés sans disposer d’un port dynamique. Un port dynamique, ce n’est pas seulement les infrastructures, c’est aussi des sociétés dynamiques qui y travaillent et qui sont parties prenantes dans cette chaine de transport. A coté des multinationales, il faut des PME et des PMI dynamiques qui n’ont pas à rougir de la compétition et qui peuvent se targuer d’avoir la même qualité de services que les entreprises multinationales. Elles peuvent apporter une part importante à l’édifice de la croissance économique durable et à l’émergence de ce pays. Je crois en cette dynamique qui n’est malheureusement pas évidente.

Votre entreprise est présente sur le port d’Abidjan, de San-Pedro, et dans la zone aéroportuaire. Quels sont vos futurs projets d’expansion?

 

Mon futur projet, c’est de pouvoir gérer le passif parce qu’on sors d’une situation qui a été très difficile. Nous avons été une victime collatérale de la crise qu’à traversé récemment la Côte d’Ivoire puisque pendant quelque temps, puisque étant totalement basé au pays, nous avons pendant quelques temps beaucoup souffert, alors mon projet sur l’horizon 2015 et 2016, c’est de consolider nos acquis ; à savoir finaliser tous les investissements, tous les travaux de nos projets sur Abidjan,  dans la zone portuaire et aéroportuaire. En effet, nous avons des projets assez ambitieux en cours parce que nous sommes conscients qu’un pays émergent requiert des sociétés émergentes. C’est donc dans cette logique, que nous envisageons de conquérir la zone de l’Afrique de l’ouest, tant dans les pays enclavés comme le Burkina Faso, le Mali, sur et sur la Côte du continent, pour évaluer les possibilités d’y faire de la croissance externe, notamment par des partenariats. Parce que le plus important, c’est de se dire, si la Côte d’Ivoire est un pays leader, si vous êtes un leader dans votre secteur, et bien positionner dans votre pays, vous pouvez regarder vers les autres pays, mais avant, il vous faudra d’abord consolider vos acquis avant de vous exporter. Sur cette question, je veux rester vraiment réaliste. Vous savez, nous exerçons un métier à haute intensité capitaliste, par conséquent, il nous faut vraiment consolider tous nos acquis. Ça n’a pas été facile de capitaliser tous ces acquis, c’est le fruit de beaucoup de travail. Moi par exemple, je travaille environ près de 15 à 16 heures par jours et j’arrive à mon bureau tous les jours à 5 heures du matin et j’y suis jusqu’à 20 heures. Je ne me lève pas à reculons, ce n’est pas par contrainte, mais par amour du travail que je fais. C’est une question de mentalité. Je ne crois pas en une réussite spontanée, je crois en la vertu du travail  et en l’amour du travail bien fait. Je crois également en l’amour du prochain, mais je suis conscient qu’il faut vraiment travailler en étant le patron qui donne l’exemple. Vous constaterez qu’à SIMAT, tous le monde est au travail. Je ne crois pas au patron qui se prend au sérieux, mais je crois au patron qui travaille, qui affronte les problèmes, qui respecte son personnel. Tout ce que je dis ne signifie que tous est rose à SIMAT, mais cette mentalité est présente. Celle de croire qu’en respectant son personnel, vous pouvez en tirer le meilleur profit, créer une motivation assez importante. Respecter l’être humain est lié à mon éducation, donc c’est fondamental pour moi.

 

Face à la vision du gouvernement pour l’émergence à l’horizon 2020, est ce que vous pensez que c’est le rôle des entreprises privées de soutenir aussi les initiatives du gouvernement qui visent à améliorer le climat des affaires en Côte d’Ivoire ?

 

Vous êtes en plein dedans. Nous sommes est en pleine réflexion avec le patronat sur cette question. Pourquoi je dis que nous sommes est en plein dedans, parce que pendant les trois premières années du mandat du Président de la république, la croissance a été tiré par les grands travaux. Maintenant, il faut passer des grands travaux au dynamisme des entreprises. Pour se faire, les entreprises doivent investir, créer de l’emploi, de la valeur ajouté et réinvestir dans les grands projets, notamment à travers des partenariats publics privés (PPP). Pour être dans l’émergence que tout le monde souhaite, car ce n’est pas seulement le vœu du Président de la république, il faut qu’il y ait un vivier de PME et de PMI tellement dynamique qu’il puisse tirer la croissance de la Côte d’Ivoire vers le haut. On a réalisé une croissance ces dernières années ; qui fluctue entre 8% et 10%. Si la moitié de cette croissance, voir un peu plus, est tirée par les entreprises, c’est tout bénéfice. C’est un objectif auquel  tous le monde adhère, et je peux vous assurez que la réflexion est claire et nette sur cette question et consiste à présent à identifier, qui veut opérer des financements, qui veut établir une activité, quelles sont les entreprises qui s’engagent dans cette voie, est ce qu’il y a une volonté manifeste du pouvoir politique et des entrepreneurs de vouloir tirer la croissance vers le haut, avec des incitations ? Est ce qu’il ya cette culture de l’entreprenariat, est ce que y a cette envie d’entreprendre dans le pays, parce que l’entreprenariat, c’est investir, créer des entreprises, être dynamique. Faites vous-même une analyse un peu plus poussée, et posez-vous la question de savoir parmi toutes les entrepreneurs que nous avons rencontré, combien sont  des ivoiriens de souches ?  Moi j’étais en Turquie, c’est un pays émergent parce que plus de 80% de ces entrepreneurs ne sont pas des multinationales. Ce sont plutôt des entreprises turques qui tirent leur croissance vers le haut. Je ne pense pas que les multinationales ou les entreprises étrangères peuvent créer une croissance durable. Ce  n’est pas possible. Moi je n’y crois pas. Ils peuvent partir à tout moment. Par contre, les entreprises locales comme nous, si nous gagnons énormément d’argent, la première des choses que nous faisons, c’est de réinvestir. A ce sujet, je ne peux pas prendre de l’argent pour mettre dans un paradis fiscal. Cette idée ne m’intéresse guère et je le dis haut et fort. Encore que je ne suis pas le seul à le penser. Tout ce que nous faisons, c’est de gagner de la valeur ajoutée et réinvestir. Soit je pérennise bien ma structure, elle a un socle terrible sur la Côte d’Ivoire, et ensuite, je peux me permettre de regarder vers l’extérieur. Car, faire des champions de l’entreprenariat, c’est faire des champions sous régionaux. C’est une question tellement intéressante qu’elle encore d’actualité, tant au niveau du privé qu’au niveau du gouvernement.

 

D’un point de vue un peu plus personnel, depuis que vous occupez vos fonctions de Directeur général, quelle est votre plus grande satisfaction?

 

C’est d’avoir bâti ce que j’ai fait. Ce n’est pas encore terminé certes, mais c’est ma plus grande satisfaction. Je le dis parce que tout ce que vous voyez dans cette entreprise, ça été fait sincèrement et cela a été créé par moi. ça fait 14 ans, je n’ai pas racheté quelque chose, j’ai tout construit. Je n’aime pas parler ainsi, mais c’est vrai. Vous constatez que je n’ai pas tout ce dont j’ai besoin, mais le peu que j’ai, je l’ai construit. Je pouvais être en location par exemple, il y a beaucoup d’entreprises ici que vous voyez qui sont en location, parce que du jour au lendemain, lorsque les choses vont mal tourner, elles vont arrêter leur bail et partir tout simplement. Alors que me concernant, que tout ce que vous voyez ici, c’est tout ce qu’on a investi. C’est pour cela que je disais, tout ce que je gagne, je l’investis et pour moi, quand je réinvestis, j’embauche. Aujourd’hui, on a 250 employés. Si j’achète 50 camions par exemple, c’est cinquante chauffeurs en plus et c’est des mécaniciens en plus. Si je construis des magasins, c’est de la main  d’œuvre en plus parce que tout ce que je fais, c’est vraiment  pour la SIMAT, et modestement pour le pays. Et il ne faut pas l’oubliez, parce que c’est un raisonnement qui est clair et net, l’Afrique ne va s’en sortir que par nous-mêmes. Qu’est ce que tous ces gens cherchent à avoir, c’est d’avoir un salaire, pouvoir se nourrir, se soigner, assurer l’éducation de leur enfant de manière très globale. Regardez la pyramide d’âge de l’Afrique, elle est totalement différente de celle de l’Europe, elle est vraiment tassée avec plus de 50% de jeunes. Il faut pouvoir leur trouver de l’emploi. Et pour cela, le mieux est d’avoir une dizaine d’entreprises comme les nôtres qui pourront embaucher des jeunes ivoiriens.

 

Est-ce que vous auriez une phrase, ou un slogan que vous aimeriez envoyez aux investisseurs étrangers qui manifestent la volonté de venir investir en Côte d’Ivoire ?

 

Je dirais que la Côte d’Ivoire est comme une belle femme, cherchez à la conquérir. Avec l’amplification que font les médias sur la situation du pays, on  a tendance à résumé la Côte d’Ivoire à un pays sorti de crise où il existe encore de l’instabilité, où il faut faire attention au point de se demander s’il faut y investir. Je vous dis que cette situation de crise ne reflète pas fondamentalement l’ivoirien. Regarder l’environnement du pays d’un point de vue général, c’est l’un des pays d’Afrique noire où toutes les races se mélangent. En Côte d’Ivoire, si vous allez dans un  restaurant, vous allez voir des libanais, des asiatiques, et toute sorte de nationalité. Il n y a pas de boites de nuit pour les blancs, ou pour les noirs. On  joue au football ensemble, on nage ensemble, on danse ensemble, on fait tout ensemble et cela c’est la culture d’Houphouët-Boigny. Vous ne verrez pas une telle acceptabilité de toutes les nationalités dans un autre pays. Par ailleurs, la vraie réconciliation des ivoiriens, tant recherchée, passera par la croissance. Il faut  donner à manger aux gens, il leur faut du travail et je vous assure, après avoir obtenu un  travail, ils seront trop fatigués le soir pour s’adonner à des tensions sociopolitiques.