Côte d'Ivoire: Interview with Chakib Berrada

Chakib Berrada

Directeur Général de la Société de Distribution de Télécommunication (SODITEL) (Société de Distribution de Télécommunication (SODITEL))

2015-06-09
Chakib Berrada

Est-ce que vous pouvez nous faire un résumé de votre secteur d’activité, de ces forces et des défis qui se présentent à vous ?

 

La société s’appelle SODITEL qui veut dire société de distribution télécom. Comme emplois directs, Elle a un personnel de 130 personnes qui sont déclarées. A côté de cela, nous générons et à peu près 6.000 emplois indirects. Nous avons un Directeur général, un superviseur général, des chefs de département, des commerciaux, des coursiers, etc.  Nous sommes dans la distribution des produits de l’opérateur mobile Orange Côte d’Ivoire, c’est-à-dire tout ce qu’Orange offre comme services et ces autres produits tels que les recharges physiques, les produits virtuels, les abonnements internet et téléphone. En  sommes, nous faisons identiquement  toutes les opérations  des agences d’Orange Nous travaillons dans  trois zones, à savoir Treichville, Koumassi et Marcory. Dans ces quartiers d’Abidjan, nous avons l’exclusivité de vendre les produits d’Orange Côte d’Ivoire. C’est donc dans ces  trois zones que nos commerciaux  sont chargés de distribuer les produits d’Orange Côte d’Ivoire auprès  des revendeurs installés en bordure de route, dans les magasins, les supermarchés, les salons de coiffure, etc. Par ailleurs, je vous rappelle que dans  le classement des 500 entreprises la revue PME magazine, SODITEL a été classé l’année passé 131ème entreprises je crois.

 

On  voit que le gouvernement  met en œuvre des stratégies pour développer les télécommunications avec d’importants chantiers tels que le renouvellement de la réglementation, la création  de nouvelles agences, etc. Comment cette dynamique engagée par le gouvernement impacte votre secteur et quelles en sont les répercutions sur votre activité ?

 

Il y a des questions auxquelles je ne peux pas répondre parce que nous dépendons d’Orange Côte d’Ivoire. Nous faisons que la distribution alors tout ce que le gouvernement décide impacte d’abord Orange Côte d’Ivoire qui est donc mieux placé en conséquence pour vous en parler. Dans la pratique, quand le gouvernement impose une décision aux opérateurs, Orange Côte d’Ivoire descend l’information à notre niveau quand cette décision nous concerne et nous l’appliquons, notamment quand cette décision concerne la clientèle avec laquelle nous sommes en contact en tant que distributeur. Dans ce cas, on organise des séances de formation avec notre personnel pour nous aligner sur la mesure du gouvernement. Ce fût le cas avec l’instruction faite par le gouvernement aux opérateurs mobile de procéder dorénavant à l’identification des abonnés à la téléphonie mobile et internet.  Concernant cette identification, nous pesons de tout notre poids pour que tous les kits vendus soient bien identifiés avec une carte d’identité ou un permis de conduire. Nous agissons avec toute notre énergie pour que les identifications soient de qualité et se fassent proprement.  Parce qu’à Orange Côte d’Ivoire, quand tu prends une puce, immédiatement, on te fait un compte Orange money qui a la même valeur qu’un compte bancaire, alors il  faut qu’on fasse une identification de qualité pour protéger l’argent du client.  

 

Entre vous distributeurs d’Orange Côte d’Ivoire, je suppose que vous ne vous marchez pas sur les pieds sur le marché puisque vous avez chacun des zones d’exclusivité ?

 

Avant l’instauration de l’exclusivité, tous les distributeurs d’Orange Côte d’Ivoire pouvaient vendre selon sa volonté partout en Côte d’Ivoire. Avec l’avènement de l’exclusivité qui a réparti des zones précises à chaque distributeur d’Orange Côte d’Ivoire, chacun d’entre nous respecte sa zone de vente. Aucun d’entre nous ne peut aller travailler dans la zone d’un autre distributeur d’Orange Côte d’Ivoire. Encore que nous les distributeurs d’Orange Côte d’Ivoire, nous avons une association des partenaires d’Orange. Nous nous réunissons une fois par mois et nous  respectons bien l’exclusivité. Par exemple, Si vous résidez au Plateau et que vous nous sollicitez pour acquérir un produit Orange Côte d’Ivoire, nous allons  vous confier à notre partenaire qui est distributeur dans cette commune, car nous sommes tenus de gérer la clientèle des quartiers de  Marcory, Treichville et Koumassi. Même dans la distribution d’Orange Money, nous devons respecter notre zone d’intervention. Il y a un respect de l’exclusivité entre nous distributeur  d’Orange Côte d’Ivoire tandis que chez nos concurrents de MTN, malgré que l’exclusivité est établit entre leurs distributeurs, ils ne respectent pas leur  zone. Chez nous, les clients peuvent nous solliciter dans notre zone sans problème, nous les servons d’où qu’ils viennent mais nous n’avons pas le droit d’aller démarcher ou de vendre hors de notre zone. Nos commerciaux n’ont pas le droit de vendre hors de notre zone, c’est interdit. Une fois qu’un de nos commerciaux se fait prendre en train de vendre hors de notre zone, on le sanctionne, et on peut même le poursuivre en justice, en pénal parce que c’est signifié dans leurs contrats. En ce qui concerne notre stratégie, chaque trimestre, on établit un plan d’action sur notre zone avec les objectifs qui nous ont été assignés par Orange Côte d’Ivoire tous les mois.

 

A propos de votre plan d’action, quels sont vos projets d’ici à la fin de cette année et quels en sont les grandes lignes ?

 

On ne peut pas élargir notre zone d’action, donc généralement  nos plans d’action ont pour objectif de nous amener à vendre plus et à créer beaucoup d’agences pour être plus proche des clients. Ce sont les points essentiels de nos plans d’action.

 

Vos clients, sont-ils essentiellement des particuliers ou des entreprises ? 

 

Ce sont des particuliers et des entreprises.

 

Lesquels représentent la plus grosse part de votre activité ?

 

Se sont les particuliers. Nos clients sont les revendeurs ont des cabines téléphoniques avec lesquels vous faites des transferts, et aussi le client final. Comme nous l’avions dit, ce sont ces revendeurs qui réprésentent les 6.000 emplois indirects que notre société génèrent. Ces revendeurs, à travers nous, revendent nos produits et gagnent une marge.

 

Comment se fait la rétribution de la marge de vos revendeurs?  Est ce que vos revendeurs prennent avec vous les produits à un prix préférentiels, en somme dites nous comment cela se passe ?

 

Ils ont une marge de 4%, qu’ils obtiennent directement d’Orange Côte d’Ivoire sur leur compte. Quant ils prennent par exemple une recharge de 5.000 FCFA avec un de nos commerciaux, ils lui reversent les 5.000 FCFA et reçoivent automatiquement sur leur compte mobile 5.200 FCFA. Cette méthode a pour but d’éviter que le commercial ne se permette de donner au revendeur, moins des 4% auquel il a droit. En somme, Orange Côte d’Ivoire envoie directement la commission au détaillant. Ces revendeurs peuvent  se faire des revenus de 100.000 FCFA en une journée parce qu’ils ont  le droit de vendre les produits de nos concurrents alors que nos commerciaux sont exclusivement tenu de vendre les produits d’Orange Côte d’Ivoire.

 

Vous parliez tout à l’heure des emplois directs et indirects que vous avez créé. Est-ce que vous pouvez nous donner d’autres chiffres, à savoir votre part de marché, l’évolution du chiffre d’affaires de votre entreprise depuis quelques années ?

 

Je vais vous donner des chiffres exacts. En 2012, on a fini à 21.058.466.102 de FCFA et en 2013, à 23.604.350.000 FCFA. Notre chiffre d’affaires a représenté 12% de l’activité d’Orange Côte d’Ivoire de 2012-2013 et 11% de 2013-2014.

 

Depuis combien de temps, existez-vous ? 

 

La société s’appelait Hetei Chabik de 2008 jusqu’à la fin de l’année 2010. SODITEL est née à partir de 2011. On a fait une mutation pour créer SODITEL, parce qu’on nous avait conseillé de remplacer mon nom sur l’entreprise par un nom plus généraliste et nous avons ainsi choisi SODITEL avec la mention CI qui veut dire Côte d’Ivoire pour ne pas créer de confusion, parce qu’on a constaté qu’il une société qui s’appelle SODITEL en France  et même en Espagne.

 

Est-ce que vous pensez-que c’est le rôle des entreprises privées de soutenir toutes les initiatives du  gouvernement qui visent à améliorer l’économie en Côte d’Ivoire en générale ?

 

Oui nous avons intérêt à soutenir les initiatives du gouvernement, puisqu’elles visent le bien être des populations et ce bien-être va se répercuter positivement sur notre activité. Maintenant, je pense que nous soutenons également  le gouvernement en payant nos impôts et en créant des emplois. D’ailleurs, on compte créer 100 emplois d’ici la fin du mois de juin. On a déjà récruté 30 personnes  et on attend les autorisations pour ouvrir les 70 autres emplois qui reste qui doivent travailler dans des kiosques pour Orange money que nous comptons installer. Nous allons établir 30 de ces kiosques à Treichville, 35 à Marcory et les 35 autres à Koumassi. Cela va générer des emplois pour les jeunes, parce que nous considérons qu’Orange money, c’est l’avenir.

 

Depuis que vous travailler à la tête de SODITEL, quelle est votre plus grande satisfaction, qu’est ce qui vous rend le plus heureux et le plus fier ? 

 

Ce qui me rend le plus heureux, c’est l’ambiance que je vis avec mon personnel. Déjà mon personnel, je ne le considère pas comme mon personnel, je le considère  comme ma famille. Certains de mes employés sont comme mes fils et d’autres d’ailleurs m’appelle affectueusement « papa ». C’est une  manière de vous dire que je suis content de mon personnel car c’est grâce à lui  que j’en  suis  à ce stade actuelle. Nous sommes un groupe et chaque année, on se retrouve pour partager un repas. Je profite de cette occasion pour distribuer  des primes à ceux qui ont bien travaillé.