Congo: Interview with M. John Daniel N’SAFOU

M. John Daniel N’SAFOU

Directeur General (ISEIP)

2011-03-01
M. John Daniel N’SAFOU
ISEIP est un acteur majeur de l’installation et la maintenance des systèmes de distribution pétrolière. Le professionnalisme et l’expertise de la firme leur confèrent une solide réputation auprès de majors du secteur pétrolier, tels que Total ou Puma International, qui confient la maintenance de la totalité de leur réseau de distribution à ISEIP. La rapidité d’intervention, la qualité du service et l’expérience de la direction sont les atouts indéniables  d’un spécialiste incontournable en son domaine. La délivrance de certification de conformité des installations de distribution par ISEIP est gage d’un investissement pérenne.


« Je souhaite que beaucoup de sociétés s’installent, pour développer le réseau routier, et par ce biais, développer l’activité des compagnies de distribution pétrolière. Nous sommes des auxiliaires, nous ne pouvons exister sans elles mais elles ont aussi besoin de nous. […] Les investisseurs doivent venir, car il y a beaucoup de potentialités en République du Congo, sur le plan minier, forestier, ou pour la construction d’infrastructures par exemple. Il reste encore beaucoup de choses à faire ». M. John Daniel N’SAFOU, Directeur général d’ISEIP Industrie.



L’ISEIP est spécialisé dans l’installation et la maintenance des équipements pétroliers, un secteur porteur à connaître la prépondérance de l’industrie pétrolière en République du Congo. Pouvez-vous nous donner une description plus détaillée de l’entreprise, de son histoire et de ses activités ?

ISEIP est né il y a neuf ans suite à la privatisation de la distribution pétrolière, qui, jusque cette période, était monopolisée par Hydrocongo. Notre expertise dans ce secteur nous amène à proposer des services d’installations et de conseils du matériel de distribution. Nous travaillons essentiellement avec des fabricants français, tels que Tockheim France, car la qualité des produits permet d’assurer un service satisfaisant aussi bien en termes de mise en place des structures que d’assistance technique ou de maintenance. Cette réputation nous permet de compter parmi nos clients des sociétés majeures comme Total Distribution. « Nous sommes des auxiliaires, des partenaires solides des firmes pétrolières ». La délivrance de certificats de conformité aux exploitants des stations de distribution garantit aussi la qualité et le bon fonctionnement des installations. Le réseau ISEIP se compose actuellement de trois agences : Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie.



Dans un pays où l’économie nationale est basée à plus de 70% sur le pétrole, les prestataires de services dépendants de ce secteur se font légion. Comment vous démarquez-vous de vos concurrents ?


Nous avons des contrats de maintenance avec Total Distribution et Puma International, mais d’autres acteurs existent encore. X-Oil Congo nous consulte par exemple ponctuellement, tout en assurant l’installation et la maintenance de leur système de distribution en interne.  Cependant, notre réseau de maintenance et d’assistance est une force. Nous stockons, à travers nos différents sites, l’ensemble des pièces détachées nécessaires à toute intervention. « Vous ne trouverez pas une station Total Distribution ou Puma International qui soient en panne plus de soixante-douze heures, car nous disposons nuit et jour d’équipes disponibles pour se rendre sur le terrain ». Nous possédons près de soixante pour cent du marché aujourd’hui et notre politique commerciale n’est certainement pas étrangère à cette situation.



Un service professionnel et de qualité est une composante essentielle au succès, que la conquête de nouveaux marchés ou la coopération avec des partenaires de choix vient renforcer. Votre collaboration avec Total Distribution en est un exemple. Comment constituez-vous votre réseau de partenaires ?

Mon expérience dans le secteur pétrolier m’a permis de me constituer un réseau de partenaires dans cette industrie. Avant d’être directeur d’Hydrocongo, je fus aussi cadre au sein du groupe Shell Petroleum International et de l’usine UFALU, appartenant aussi à ce même groupe. Suite à la nationalisation de la distribution pétrolière, cette unité de production a été acquise par Hydrocongo. Et suite à l’arrivée de Total en République du Congo, la société Tockheim m’a recommandé pour devenir leur représentant et de fait le partenaire du groupe pétrolier français. Cette collaboration avec Tockheim perdure d’ailleurs toujours. Total Distribution et Puma International figurent donc parmi nous principaux partenaires.

En tant que membres d’Unicogo et de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers (CCIAM), nous avons aussi une visibilité sur l’arrivée de nouveaux partenaires potentiels.



ISEIP existe depuis près de neuf ans maintenant. Quel bilan tirez-vous de cette période d’exercice et des projets effectués ?  Pouvez-vous nous donner des chiffres-clefs significatifs de votre activité ?

Il faut partir d’un constat : l’activité de distribution pétrolière souffre du manque, ou tout au moins du mauvais état, des voies de communication. De ce fait, le marché se concentre bien souvent autour des principales villes, que sont Brazzaville, Pointe-Noire ou Dolisie. Or, les zones rurales ont elles aussi grand besoin de ces services,  et représentent donc un grand potentiel de développement pour notre activité, mais l’intervention dans ces zones est actuellement très coûteuse. Ce manque de segmentation du marché impacte directement la rentabilité de l’entreprise. En Côte d’Ivoire, un collègue gère environ mille deux cents stations ; nous en gérons actuellement quarante-huit. Notre activité est encore naissante mais nous serons présents pour accompagner le développement du secteur et du pays.

Nous intervenons par exemple aussi ponctuellement auprès des acteurs forestiers ou de la construction d’infrastructures (BTP) dans les régions plus éloignées en installant des points d’approvisionnement dédiés à leur activité.

Cependant, ISEIP connaît une croissance continue depuis sa création. Partant d’un chiffre d’affaires de cent vingt-cinq millions FCFA il y a neuf ans, nous avons presque atteint les huit cents millions FCFA en 2009. Nous comptons vingt employés au sein de la société, et cela devrait s’accroître dans les années à venir. Le contexte économique actuel paraît d’ailleurs favorable pour l’avenir et pour le développement de l’arrière-pays, à constater les mutations que connaît la République du Congo aujourd’hui. « ISEIP est une société qui est appelée à grandir ».



En tant que directeur général de l’ISEIP, sur quels projets allez-vous baser votre évolution future ? Quelle vision avez-vous de l’entreprise d’ici 5 ans ?

« Je souhaite que beaucoup de sociétés s’installent, pour développer le réseau routier, et par ce biais, développer l’activité des compagnies de distribution pétrolière. Nous sommes des auxiliaires, nous ne pouvons exister sans elles mais elles ont aussi besoin de nous ». Nous souhaitons accompagner les investisseurs dans leurs projets, en leur fournissant les structures de distribution nécessaires à leur activité.

Le développement d’ISEIP se basera aussi sur notre investissement dans le capital humain. Après quatre ans d’expérience, certains collaborateurs font preuve d’une forte compétence, devenant ainsi des cadres de notre progression future. La formation et l’expertise nous permettent aussi d’assurer la pérennité de l’entreprise. Nous investissons fréquemment dans un matériel moderne et perfectionné pour répondre aux besoins des partenaires.



Nos lecteurs portent un intérêt particulier aux personnalités qui s’impliquent à une réalisation de qualité de notre projet.  M. N’SAFOU, quel parcours avez-vous suivi pour arriver à la direction de l’ISEIP ?

J’ai fait « mes armes » au sein de la représentation régionale de Shell, alors nommée Shell Afrique Equatoriale et basée à Brazzaville. Après un cursus à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) en France, Shell m’a proposé une formation technique interne et spécifique à leur mode de gestion. On m’a ensuite confié  la responsabilité de la construction de l’usine de lubrifiant en République du Congo à Pointe-Noire. J’y ai travaillé pendant dix-neuf ans comme directeur d’usine, avant que cette structure ne soit rachetée et fasse partie d’Hydrocongo. En tant que cadre congolais, il m’a été demandé de mettre mes compétences au service de cette nouvelle société nationale, au sein de laquelle je suis resté pendant seize ans, plutôt que de m’expatrier au Gabon pour le groupe Shell. A la fin de notre collaboration, j’ai créé mon entreprise de conseil en étude d’installations d’équipements pétroliers, grâce à laquelle je suis intervenu dans plusieurs pays et ai partagé mon expertise.

Je dois donc ma connaissance du secteur et mes compétences à Shell Petroleum International qui, tout comme British Petroleum (BP) et Esso, dispensait une formation propre aux méthodes en application dans l’entreprise.



La République du Congo présente un monde d’opportunités à qui est un bâtisseur. Malheureusement, cette réalité est souvent ignorée ou très peu connue en dehors des frontières du pays. Quel message délivreriez-vous aux lecteurs désireux d’entreprendre afin que ce pays bénéficie de l’image positive qu’il mérite ?

Je crois la diffusion de cette image passe d’abord par l’information. Et puis, en venant dans le pays, ce constat se vérifie aisément. « Les investisseurs doivent venir, car il y a beaucoup de potentialités en République du Congo, sur le plan minier, forestier, ou pour la construction d’infrastructures par exemple. Il reste encore beaucoup de choses à faire ». Les investisseurs doivent venir d’eux-mêmes au Congo pour s’informer et se rendre compte de la situation telle qu’elle est actuellement. La paix et la stabilité constituent un atout majeur. Le Congo regorge de potentiels de développement et le Président de la République, son excellence M. Denis SASSOU NGUESSO, œuvre aussi à la promotion de notre pays. Alors les investisseurs doivent profiter de ces perspectives avant qu’il ne soit trop tard.