Congo: Interview with Justin Nzoloufoua

Justin Nzoloufoua

Directeur General (AG partners)

2011-02-03
Justin Nzoloufoua
AG Partners se présente comme l’une des principalesagence de communication de la République du Congo. Implanté dans onze pays d’Afrique francophone et en France, le groupe s’appuie sur la force d’un réseau international, sur le professionnalisme d’agences complètes et le résultat de partenariats de référence.

« La République du Congo est en pleine mutation et les entreprises commencent à comprendre le besoin de communiquer. […] Il est temps que les investisseurs étrangers viennent s’installer au Congo, pays de paix et pays regorgeant de ressources naturelles.[…]Alors que vive notre pays et que vivent les investisseurs qui sont attendus chez nous ».

M. Justin NZOLOUFOUA, Directeur Général d’AG Partners en République du Congo



Pouvez-vous avant tout nous présenter votre agence et les missions réalisées par le groupe AG Partners ?

L’histoire du groupe commence en 1990 au Cameroun, de l’initiative de Mme Aimonetti, PDG  du groupe. Après une première extension vers la Côte d’Ivoire et le Sénégal, le siège social fut installé à Paris. L’agence de Brazzaville a été créée en 2005, suite à « un élan de création d’agences soutenu par des hommes et des femmes, issus du continent africain et du groupe AG Partners, qui retournèrent, pour la plupart, dans leur pays d’origine » afin d’ouvrir de nouvelles succursales. Nous sommes ainsi implantés en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali, au Burkina-Faso, au Bénin, au Togo, en République Démocratique du Congo, en République du Congo, au Gabon et en France.

Nous travaillons en joint-venture avec des grandes entreprises anglophones qui recherchent à communiquer dans les pays francophones. A l’inverse, nous utilisons ces partenariats pour développer notre réseau de clients. Une forme de symbiose qui crée des liens privilégiés avec nos partenaires.



Le groupe a connu une expansion croissante depuis sa création. Quel type de clientèle ciblez-vous pour asseoir votre croissance ?


Lorsque nous avons démarré, nous travaillions essentiellement avec le secteur des télécommunications mobiles. Celtel –ancien opérateur devenu Airtel- a été notre premier partenaire, notamment lors de son changement de nom, de Celtel à Zain. Puis nos activités se sont développées auprès des banques, des acteurs institutionnels ou des grandes firmes internationales, que nous accompagnons dans leur communication évènementielle,  à travers la Copa Coca Cola ou le meeting international d’athlétisme de Brazzaville, organisé parla confédération africaine d’athlétisme et la mairie de Brazzaville par exemple.

Nous comptons aussi parmi nos références ETDE (ex-Sogéco) ou Western Union Congo, avec qui nous élaborons l’ensemble du plan marketing et des opérations d’advertising. Ces partenariats sont possibles car « AG Partners est une agence de communication complète ».



AG Partners est présent dans onze pays en Afrique et en Europe. En vingt ans d’expérience, vous avez su vous asseoir votre position dans ces pays. Comment construisez-vous votre image positive ? Et comment vous démarquez-vous de vos concurrents ?

« Nous sommes un réseau d’agences, et ce réseau est une véritable valeur ajoutée pour les entreprises ». L’accompagnement du client se fait non pas au niveau de l’agence mais au niveau du réseau. C’est la force d’un groupe structuré et organisé au service d’une clientèle globale. Ensuite, AG Partners est certainement la seule agence qui dispose de sa propre direction artistique, un élément « de base pour une agence de communication »qui pour créer une identité et perdurer.

Nous voulons aussi être transparents et communiquer sur nos activités, à travers des blogs, le site Internet ou notre magazine Tala-Tala. L’idée de ce mensuel est de créer de nouveaux liens avec nos annonceurs réels et potentiels, à qui le magazine est distribué, au travers « de sujets qui peuvent rassembler ». Bien que tout le monde ne sache pas que nous en sommes l’auteur, nous sommes fiers de cette production, car, « si nous faisons notre métier, ce n’est pas uniquement pour gagner de l’argent mais aussi pour une qualité de service ».



Vous nous avez parlé de l’importance des relations avec vos clients et partenaires pour développer une synergie de groupe. Quelle stratégie utilisez-vous aujourd’hui pour renforcer et étendre ce réseau ? Comment trouvez-vous vos partenaires ?


Tout d’abord, il nous faut fidéliser notre portefeuille existant, car « ce sont ces clients qui, par le bouche à oreille, nous ferons connaître ». Si nous avons par exemple collaboré avec ETDE (ex-Sogeco), c’est avant tout parce qu’ils ont été témoins des événements réalisés pour le Crédit du Congo et par « nos références cités dans les eBizguides ». « Et lorsque nous avons un client, nous voulons faire bien et mieux ».

Ensuite, notre équipe commerciale s’occupe aussi de la prospection de nouveaux clients potentiels, notamment surPointe-Noire, « un marché où beaucoup d’expatriés sont présents, et que nous souhaitons pénétrer à l’avenir », pour se diversifier et trouver de nouveaux partenaires. Cette démarche commerciale s’effectue sur le plan local par chaque agence, mais aussi sur le plan international. J’insiste encore sur l’importance de notre réseau d’agence, qui permet le suivi du client où qu’il aille et qui répond à la demande de grandes firmes internationales, désirant travailler avec un interlocuteur unique et présent mondialement.

Enfin, les tendances et les annonceurs changent. Nous collaborons avec de nouveaux secteurs qui, jusque-là communiquaient très peu. « La République du Congo est en pleine mutation et les entreprises commencent à comprendre le besoin de communiquer ». Cela explique l’arrivée de nouveaux annonceurs, loin des acteurs traditionnels, et le développement de la communication institutionnelle.



Pour que nos lecteurs aient une idée plus claire de l’importance de votre agence, pouvez-vous nous communiquer quelques chiffres-clefs ?

AG Partners Brazzaville emploie actuellement treize personnes et nous comptons bientôt nous installer sur Pointe-Noire, en renforçant l’agence du Tala-Tala déjà présente.Nous avons connu une croissance avoisinant les 10% depuis plusieurs années, car nous tentons de diversifier notre porto folio et de préparer l’avenir en explorant de nouvelles opportunités.



Vous avez évoqué une extension d’AG Partners vers Pointe-Noire prochainement. Quels autres projets vont soutenir votre développement à l’avenir ?

Nous souhaitons créer une véritable valeur ajoutée dans notre agence, en allant au-delà de ce que nous proposons actuellement, en développant les activités de production ou de régie par exemple. Pour mieux répondre au besoin des clients, il nous « faut sortir de la sous-traitance pour devenir une agence complète ». C’est un objectif à long terme qui profile notre chemin d’évolution. Nous voulons étendre nos compétences pour que « nous soyons nous-mêmes, où que nous allions ».

Notre collaboration avec Western Union est une expérience particulièrement formidable. Nous cherchons à dynamiser les relations avec la diaspora musulmane venant d’Afrique de l’Ouest, par « le développement d’activités aidant cette population à vivre en communauté à travers Western Union ».L’image véhiculée par ces événements fait de Western Union une marque citoyenne, vectrice de rassemblement et soucieuse de cette communauté. C’est ainsi que le transfert domestique s’est fait connaître et que nous développons des actions pour activer le corridor Chine et Emirats Arabes Unis.



Aujourd’hui, en tant que directeur général expérimenté de l’agence AG Partners Brazzaville, comment voyez-vous votre entreprise d’ici cinq ans ?

Je pense que l’agence va grandir, le pays est en mutation et cela va ouvrir de nouvelles perspectives en matière de communication. Les états d’esprits changent et animent la dynamique de transformation des structures. Le marché tente à devenir de plus en plus concurrentiel, une situation où « la communication y trouvera son berceau » et favorable aux agences qui commencent dès aujourd’hui à avoir une forte visibilité. Je suis convaincu que « dans les cinq ans à venir, nous aurons laissé quelque chose de consistant » dans le secteur de la communication.



Parlons à présent de vous, M Nzoloufoua. Quel parcours vous a mené à la tête de l’agence d’AG Partners Brazzaville ?

J’ai suivi une formation économique, d’abord au Congo, où j’ai obtenu une licence en sciences économiques. Après mon troisième cycle à l’Institut d’Administration des Entreprises de Caen (IAE) en France, je suis devenu docteur en Sciences de Gestion et possède un DESS en administration des entreprises. J’ai commencé dans le privé en travaillant pour les Boissons Africaines de Brazzaville (BAB) comme directeur commercial et marketing, avant de partir pour la Côte d’Ivoire en 1997, pour un poste de directeur marketing de l’Afrique de l’Ouest au sein de BGI (groupe Castel). C’est en 2005 que j’ai intégré AG Partners, qui était alors l’agence de BGI pour le secteur « eau minérale ». Je suis par ailleurs aussi enseignant à l’Université Internationale de Brazzaville en marketing, communication, négociation commerciale et marketing bancaire.



La République du Congo dispose d’une nébuleuse d’opportunités à qui désire participer à l’aventure du développement du pays, mais cette conception n’est que peu répandue. Quel message délivreriez-vous aux investisseurs étrangers pour leur transmettre cette image positive ?

Le Congo est aujourd’hui en marche. C’est un pays en paix où les goulots d’étranglement n’existent pas, « le marché est propice pour tout le monde » et les conditions d’accueil sont très favorable à l’arrivée d’investissements. « Il est temps que les investisseurs étrangers viennent s’installer au Congo, pays de paix et pays regorgeant de ressources naturelles ». Le Congo ne pourra que prospérer davantage et gagner une importance au sein de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). « Ce pays revient de loin, mais l’unité nationale a fait que le Congo présente des atouts. Alors que vive notre pays et que vivent les investisseurs qui sont attendus chez nous ».