ALGERIA
la Nouvelle Generation


V.I.P. INTERVIEWS
Monsieur Mourad Medelcy

Interview avec

MONSIEUR MEDELCI
LE ANCIEN MINISTRE DES FINANCES

REALISEE LE 10 OCTOBRE 2001
Q1) Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous dire quelle est votre stratégie et votre approche concernant le plan de relance économique ?

R1) Nous sommes étroitement associés au plan de relance économique. Au cours des dix dernières années, notre pays s'est plus préoccupé de la maîtrise des coûts que de l'amélioration des infrastructures de base. Aujourd'hui, avec ce programme de relance, nous rattrapons une partie du retard: nous réalisons des barrages, nous construisons des universités, nous améliorons les capacités de formation comme les conditions sanitaires, nous rendons le service public plus efficace etc.

Il est également important de s'attaquer à un autre problème qui est celui de l'ambiance économique et sociale, facteur déterminant du climat politique. Le plan de relance n'est pas simplement une combinaison de projets, de chiffres ou de coûts. Il nécessite un certain nombre de mesures d'accompagnement, car l'objectif central est de rendre compétitives les entreprises elles-mêmes à travers un certain nombre de mesures incitatives ainsi que par l'atténuation des contraintes qu'elles rencontrent à l'exportation ou à l'importation. Nous avons donc pris des mesures destinées à les mettre dans une position plus confortable.

Ainsi, force est de reconnaître que, sur le plan fiscal, les pressions pesant sur les entreprises sont en deçà de ce qui peut exister dans les autres pays. Le pic fiscal, entendu comme l'impôt maximum pouvant peser sur un flux de revenus, est d'environ 30%. De même, le pic tarifaire en matière douanière est en constante diminution, alors qu'il y a quelques mois, il était encore de 45 %.

Les entreprises algériennes avaient, à juste titre, quelques raisons de considérer qu'elles faisaient l'objet de charges trop lourdes en matière de cotisations sociales. Afin d'alléger la contrainte, toutes les taxes adossées à un recrutement de personnel ont été revues à la baisse. Notre système connaît essentiellement deux taxes: le versement forfaitaire, qui est descendu à 5 % avec le lancement du plan de soutien à la relance, et la taxe professionnelle, qui était de 2.35 % et a été réduite à 2 %. Du point de vue des charges sociales, les entreprises algériennes ont donc également fait l'objet d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics.

Mais nous attendons plus encore de la conjonction de l'instrument fiscal et du système financier. Les banques, qu'elles soient publiques sou privées, ont un rôle majeur à jouer dans l'accompagnement du plan de relance, en particulier dans le financement des équipements en systèmes de télécommunication.

Q2) Quel est le délai fixé quant à l'achèvement de ce plan de relance ?

R2) Nous nous donnons deux à trois ans quant à la réalisation de ce programme. Notre but est de pouvoir accompagner dans les meilleures conditions les entreprises publiques dans cette phase de transition.

L'ouverture du capital de ces entreprises s'est déjà opérée dans le secteur industriel et a suscité beaucoup d'intérêts, par exemple au travers du récent partenariat algéro-asiatique dans le cadre sidérurgique. Cette ouverture de capital concerne également, et de très prés, les entreprises du système financier que sont les banques et les assurances.

Q3) Quelles sont les perspectives en matière de partenariats avec l'étranger ?

R3) Il y a probablement beaucoup à faire pour rapprocher le système financier asiatique et le système financier algérien. Il serait en conséquence tout à fait normal de mieux conforter ces partenariats par une implication du système financier et bancaire. Nous avons en effet le sentiment que l'Algérie peut apporter un soutien très intéressant.

Voilà où nous en sommes aujourd'hui, le système bancaire connaît une mutation importante qui n'est peut-être pas suffisamment connue des acteurs économiques. Il convient cependant de signaler que trois opérations de jumelage ont eue lieu. Ces dernières devraient aboutir à l'identification de trois banques algériennes et de trois banques européennes pour que nous puissions assister à la création de banques algéro-européennes qui auront pour objectif de contribuer à rendre le système bancaire plus efficace.

La prochaine étape sera celle du système des assurances. Le problème des assurances est lié aux mentalités locales qui ne sont pas familières avec la notion de risque, notion centrale dans une économie de marché. Le concept du risque doit gagner en clarté aux yeux des opérateurs économiques et des citoyens. Il est nécessaire d'introduire progressivement une culture et des croyances nouvelles pour que les opérateurs économiques, comme les citoyens, perçoivent la nécessité de s'assurer contre les différentes formes de risques, qu'elles soient sociales ou économiques.

Q4) Quel est aujourd'hui votre objectif ?

R4) Notre objectif est de développer le secteur des assurances. Nous comptons par ailleurs éventuellement introduire en Bourse un certain nombre d'opérateurs.

Il y a un certain nombre d'atouts qui existent sur le territoire algérien qui n'ont pas été soit suffisamment identifiés, soit suffisamment exploités, comme par exemple le secteur du tourisme, secteur qui figure dans l'accord d'association avec l'Union européenne.

Beaucoup d'opérateurs asiatiques ont cependant saisi la portée de ces enjeux, et il convient sans nul doute de s'en féliciter.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv