ALGERIA
la Nouvelle Generation














Monsieur Mourad Goumiri

Interview avec

MONSIEUR GOUMIRI
Président Directeur Général de SGCI
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise, son historique et ses missions?

La SGCI, Société de Garantie du Crédit Immobilier spa, a été créée dans le cadre de la réorganisation du financement de l'habitat en Algérie. L'analyse faite par le FMI et la Banque Mondiale sur le financement du secteur, avait démontré deux grandes lacunes. La première était le refinancement, pallié avec la création de la SRH, Société de Refinancement Hypothécaire, et la deuxième était les risques d'insolvabilité. L'objectif de notre entreprise est de garantir les crédits des institution financières. Nous garantissons les crédits octroyés par les banques aux acquéreurs de logements et aux promoteurs.

Nous avons signé un contrat d'adhésion avec l'ensemble des banques et l'ensemble des compagnies d'assurance, de façon à réaliser cet objectif. Notre entreprise est active depuis 2 ans sur un produit nouveau et se développe dans le cadre d'un programme du gouvernement, portant sur la construction d'environ 500 000 logements, sur 3 années. Nous prenons en charge le risque d’insolvabilité ainsi que le risque décès (ou assurance vie) et le risque « rouge » (ou risque incendie). Nous faisons également des placements en fonction des taux d'intérêts sur le marché et en fonction de la rentabilité des produits qu'on nous propose. A long terme, l'entreprise pourra participer directement à des projets de financement de logements.

Ce n'est pas encore possible?

C'est possible, mais pour l'instant ce qui est important pour nous c'est la garantie du risque insolvabilité. Notre but est de rendre le crédit hypothécaire familier dans notre pays, ce qui n'était pas le cas avant. Nous ciblons surtout les classes moyennes.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres-clés concernant votre entreprise?

Le capital est de 1 milliard de DA, souscrit à raison de 10% ou 15% par l'ensemble des compagnies d’assurance et des banques publiques. Nous avons entre 3.000 et 4.000 polices d'assurance octroyées aux banques, notamment à la BDL et à la CPA. L'effectif est d'une vingtaine de personnes, dont la moitié sont des cadres dont certain en formation. Notre ambition pour 2002 est de réaliser entre 12.000 et 13.000 crédits avec l'ensemble des institutions bancaires, notamment avec la CNEP. Ceci dépend également de l’efficacité des banques.

Comment faites vous face à la concurrence de l'Etat concernant la location-vente?

Nous ne considérons pas ceci comme une concurrence mais comme une complémentarité. En terme de location-vente, les premières projections du gouvernement tournent autour de 100.000 logements, or le déficit en logements tourne autour de 700.000 à 800.000 logements. Aussi, la location-vente cible une certaine population qui n'est pas la notre. Le logement promotionnel est destiné à des personnes qui ont plus ou moins de revenus. Notre gamme a l'avantage de tendre vers un produit de qualité supérieure. Notre rapport qualité-prix devait être beaucoup plus optimal que ce que l'on trouve dans le logement social et dans la location-vente.

Avec l'ouverture de l'économie, vous aurez d'autres concurrents qui auront pour cible la même que la votre. Comment vous préparez-vous à cela?

Pour l'instant, il n'y a aucune concurrence concernant notre produit mais j'espère qu'il y en aura, ce qui nous permettra de nous améliorer et de nous évaluer. Pour certains segments de marché, nous sommes prêts à travailler avec n'importe quelle institution financière nationale ou internationale. Nous sommes dans ce sens en train de monter des projets avec quelques banques nationales et internationales. Il n'y a que le logement social qui nous gène un peu car financer par le budget de l'Etat.
Quelle est votre stratégie de développement envers la recherche de partenariat?

Il s'agit d'abord de s'enquérir de ce que font les autres, en particulier les étrangers, car c'est un produit nouveau pour nous. Nous sommes en contact avec les canadiens, notamment une entreprise sur laquelle nous avons pris modèle qui s'appelle SCHL (société canadienne d’hypothèque et de logement). D'autre part, nous devons revoir tous les problèmes légaux relatifs à la propriété foncière, à la propriété immobilière, afin de les actualiser, vus les changements substantiels de notre droit. Il faut que nous fassions du crédit immobilier un instrument facile à utiliser, accessible et surtout rentable.

Notre stratégie est donc de pouvoir assurer le développement de ce marché, de créer un partenariat avec toutes les entreprises qui souhaitent le faire et puis de mettre en place la privatisation de cette entreprise le plus vite possible. Pour cela, il nous faut un partenaire international qui soit du métier, afin que nous puissions profiter des technologies nouvelles, de son expérience…

Nous développons un cycle de formation avec le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et nous allons prochainement signer un contrat avec la Banque Mondiale de plusieurs millions de dollars pour développer ce marché, en terme de formation, de procédures, d'études et de moyens logistiques.

La SGCI cherche à mettre en place des mécanismes qui puissent débloquer tous les verrous qui gênent l'épanouissement du secteur de l'habitat, notamment les problèmes juridiques, techniques, économiques, études, d'évaluation…

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, ainsi que de votre plus grande satisfaction depuis votre nomination en tant que président de cette entreprise?

J'ai fait mes études d’économie en Algérie et ensuite je me suis rendu en France (Grenoble) pour un doctorat. Je suis donc docteur d'Etat en sciences économiques. Cela fait maintenant 20 ans que je suis dans l'administration des finances. J'y ai occupé plusieurs postes: j'ai travaillé au niveau de la Banque Mondiale comme EDA (Executif Directeur Assistant) et j'ai également occupé des postes de souveraineté au Premier Ministère. J'ai été directeur de l’Institut National des Finances de formation (INF). Je suis également Maître de conférences à l'université d'Alger et l’on m'a confié la SGCI, il y a 2 ans. Je suis relativement content parce que premièrement, nous existons sur le marché et deuxièmement, nous avons accomplis des choses utiles. Si j'arrive aujourd'hui à trouver un partenaire étranger, je pourrais partir tranquille.

Quel est votre message final pour les investisseurs intéressés par le marché algérien?

Aujourd'hui, l'Algérie est un immense chantier. Nous avons traversé une décennie difficile et nous sommes en train d'en sortir donc il faut reconstruire. Nous avons un immense besoin de logements et je pense que les premiers investisseurs arrivés auront les marchés, les autres se contenteront des miettes. Non seulement il faut venir investir mais il faut faire vite, car en terme de garanties, nous avons des réserves de change relativement importante, nos comptes nationaux sont relativement bons, nous sommes un risque acceptable.

Bienvenue donc aux investisseurs!

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv