ALGERIA
la Nouvelle Generation














Monsieur AKLI TARZALT

Interview avec

Monsieur AKLI TARZALT
Directeur Général de la G.C.B.

7 OCTOBRE 2001
Votre société est une société incontournable dans le secteur énergétique en Algérie, pourriez-vous nous donner un bref aperçu historique de GCB?

Je vous souhaite tout d’abord la bienvenue ici à GCB.

GCB est une entreprise qui évolue dans le secteur de l’énergie d’abord comme structure organique de Sonatrach puis comme Entreprise à part entière depuis 1983. De la construction des bases de vie pour le secteur de l’énergie initialement, elle s’est impliquée aussi dans celui de la construction (Bâtiments, plates-formes de forage et voies d’accès ,routes ) et autres métiers accessoires tel que la charpente métallique ( - 500 tonnes par an ) l’engineering.

GCB, de 1983 à 1990, avait des problèmes de plan de charges , compte tenu de la période de désinvestissement dans laquelle on se trouvait. Depuis 1990, il y a eu une relance dans notre secteur d’activités qui a permis à GCB de s’assurer un niveau de croissance.

A partir de 98 nous connaissons un ralentissement dû à la chute du prix du pétrole ,(ce qui freine les projets d’investissements ) et à la concurrence de sociétés attirées par les projets de Sonatrach et ses associés. Nous comptons cette année, remonter la pente et dépasser le chiffre d’affaires de l’an passé et nous espérons obtenir de meilleurs résultats.

En 1999 GCB est transformée en SPA dont le capital est détenu entièrement par Sonatrach. Voilà un peu l’histoire de GCB.

Aujourd’hui dans le cadre de la restructuration et la libéralisation du marché des hydrocarbures, notamment l’ouverture du capital de Sonatrach prévu pour 2005, comment appréhendez vous ces changements ?

Quand vous parlez de la restructuration du secteur des hydrocarbures vous vous référez essentiellement à celle de Sonatrach qui a déjà commencé. Le fait que Sonatrach redevienne une entreprise commerciale et perde donc sa puissance publique, ne va rien changer pour GCB, parceque GCB est déjà rentrée en compétition avec les entreprises qui font le même métier, je pourrais citer Inerga et Cosider. GCB s’attend à beaucoup plus de concurrence, mais nous avons commencé à nous préparer il y a plus de 5 ans au niveau de notre personnel tout d’abord avec le développement de la formation, mais aussi de la planification, l’informatique, etc. Toutes ces mesures sont prises pour faire face à une concurrence plus importante et afin de pouvoir faire face à de nouveaux défis.

Aujourd’hui nous avons d’autres clients que Sonatrach ; beaucoup de contrats sont négociés avec des entreprises étrangères sans l’implication de Sonatrach , par exemple JGC avec qui nous avons décrochés deux grands projets, Brown & Root International avec qui nous avons réalisé le projet de TFT, sa filiale BRCondor avec laquelle nous sommes toujours en négociations pour de nouveaux projets, ABB Petrofac... Ce sont des associations qui sont présentes depuis plusieurs années et quand bien même Sonatrach change de statut, le statut de ces sociétés ou opérateurs ne change pas.

Le changement de statut de Sonatrach n’aura pas d’incidence pour GCB. Sonatrach va devenir une entreprise commerciale qui cherchera la compétitivité , donc le meilleur entrepreneur, rôle que nous sommes prêts à jouer. Sonatrach met déjà ses fournisseurs en compétition et utilise la procédure de passation de marché à deux temps, procédure à laquelle GCB est soumise comme tout autre concurrent.

Considérant votre expérience et votre expertise sur le marché algérien ; Quelles sont les ambitions, au niveau international, de GCB ? Quels seraient les marchés potentiels que vous aimeriez pénétrer ?

Maintenant que nous avons un certain savoir-faire dans le génie-civil, nous avons envisagé d’exporter nos services. Nous avons pensé au premier pays qui est juste à côté, c’est la Libye mais nous ne voulons pas faire cavalier seul, nous sommes à la recherche d’un partenaire qui puisse nous accompagner pour aller affronter la concurrence dans d’autres pays. Il y a l’Irak, où nous avons essayé de prendre contact avec des entreprises, il y aura bientôt le Soudan, le Moyen-Orient...

N’ayant pas l’expérience de l’exportation, nous voulons démarrer avec une entreprise qui a cette expérience et ce savoir-faire. Pour travailler en dehors de son pays, il faut avoir la connaissance de la législation et surtout bien connaître l’environnement afin de pouvoir s’exporter.
Quels sont vos avantages compétitifs sur le marché algérien?

Nos points forts vis-à-vis de nos concurrents c’est surtout nos infrastructures, je parle bien sûr de l’intérieur du pays et surtout des moyens basés au Sud que nos concurrents n’ont pas.

Nous disposons de la mobilité nécessaire pour nous installer très rapidement et envoyer en moins d’une semaine quelques équipes pour travailler là où le client l’exige. Il y a le savoir-faire du Sud, nous avons des équipes spécialisées qui connaissent la région et savent ce qu’il faut faire.

La libéralisation du marché des hydrocarbures est aujourd’hui le principal défis auquel GCB doit faire face ; Comment s’y prépare-t-elle et, dans ce cadre, quels sont ses objectifs ?

C’est une question qui revient assez souvent, que l’on se pose également. Nous investissons dans la formation de notre personnel. Nous avons également incité les cadres technique à se familiariser avec les logiciels de programmation entre autre celui du Primavera que nous avons acquis. Nous avons donc pu constater qu’ avec une bonne planification nous arrivons à une baisse des coûts importante et ceci renforce nos capacités concurrentielles. Nous avons également lancé un programme de management de la qualité pour arriver à la certification ISO9001v2000.

Il y a un autre aspect que nous sommes en train d’étudier, c’est le partenariat afin de développer ensemble, soit une filiale de construction, soit une filiale dans le soutien logistique. Il y a un marché de location et leasing de matériel en Algérie que nous étudions pour l‘investir.

Pourriez vous nous donner un bref aperçu de votre parcourt professionnel ?

En ce qui me concerne, j’ai fait une formation d’ingénieur en Angleterre, j’ai toujours aimé ce métier de chantier. A mon retour j’ai travaillé dans un bureau d’études où j’ai occupé le poste d’ingénieur d’études. Ensuite nous avons travaillé avec Lavallin sur le projet du parc de la victoire, cette société canadienne a géré la réalisation et les études de réalisation, et GCB a réalisé l’avant-projet et le suivi de réalisation jusqu’à la fin. Je vous conseille par ailleurs de le visiter, c’est une très belle œuvre architecturale. Après cela, j’ai réintégré le bureau d’études où j’ai occupé le poste de chef de département technique. En 1990, j’ai occupé le poste de directeur du Bureau d’études, puis celui de Directeur Central Technique ,Planification & Informatique depuis 1992, avant d’être nommé au poste actuel de Directeur Général de GCB. Je suis candidat actuellement pour le poste de Président Directeur Général qui est à pourvoir.

En dernier lieu quelle a été votre plus grande satisfaction professionnelle et quel serait le message final que vous aimeriez transmettre à nos lecteurs?

Ma satisfaction professionnelle, c’est ce projet que j’ai suivi au Parc de la Victoire avec Lavallin, j’ai beaucoup appris avec les Canadiens et, lorsqu’on voit ce projet on est toujours fier d’avoir participé à sa réalisation. Cependant lors de mes fonctions de directeur technique j’ai eut beaucoup de satisfactions personnelles également.

Si je devais transmettre un message final à vos lecteurs et potentiels investisseurs, je leurdirais qu’il existe aujourd’hui de réelles opportunités. Dans ce cadre il y a des barrages qui vont être construits et des conduites d’alimentation en eau potable qui vont être réalisées incessamment, des stations de pompage d’eau , des stations d’épuration, il y a donc énormément de projets ouverts à tous.

Il existe un autre créneau important, celui du bâtiment. Il y a une crise terrible de logements à Alger. De ce fait, nous recherchons un partenaire qui puisse nous apporter une technologie, un procédé de construction, avec lequel nous pourrions construire ensemble des logements à moindre coût. Là, nous sommes prêt à participer dans l’investissement pour le développement du marché du logement ici en Algérie.

Il existe beaucoup d’opportunités dans ces deux créneaux et je ne mentionne pas les projets de réalisation de pipe line où je pense qu’il y a également du travail pour tous.

J’ invite donc les investisseurs et les grandes entreprises à s’intéresser sérieusement au marché algérien, de le pénétrer sans trop de risques et je suis sûr que les premiers qui prendront cette initiative ne le regretteront pas.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv