ALGERIA
la Nouvelle Generation














MONSIEUR MEBARKI



Interview avec

MONSIEUR MEBARKI
PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL DE FERPHOS
Pouvez-vous nous présenter votre société, son historique, sa mission et son développement?

L'entreprise FERPHOS est issue de la restructuration de la SONAREM, société nationale de recherche et d'exploitation minière. C'est une entreprise créée le 16 juillet 1983 et dont la mission de départ était de développer, exploiter, fabriquer et commercialiser les minerais de fer et de phosphate. Le siège social de l'entreprise se trouve au niveau de TEBESSA, ville de l’Est Algérien.

En premier lieu, l'entreprise est appelée à satisfaire les besoins du marché national en phosphate et en minerai de fer. Nous utilisons le phosphate dans la production des engrais, en collaboration avec l'entreprise ASMIDAL. Le fer approvisionnait le complexe d'ANNABA. L'excédent de production, notamment en phosphate, est destiné à l'exportation.

Après 1983, l'entreprise s'est développée. Les capacités de production de phosphate, de production et de réserve de minerais de fer ont été augmentées. L'entreprise a également développé d'autres produits, comme la pouzzolane, une roche volcanique utilisée dans l’industrie du ciment et les secteurs de bâtiments et travaux publics. Aujourd'hui, nous avons une mine dans l'Ouest algérien, à Beni-Saf, qui produit jusqu’à 600 milles tonnes par an de pouzzolane.

Nous développons également quelques mines de fer, afin de satisfaire le besoin des cimenteries en ce produit. Ces mines se trouvent dans le centre du pays et produisent environ 120 milles tonnes par an chacune.

L'entreprise possède également ses propres installations portuaires dans le port de ANNABA qui lui permettent de charger le phosphate destiné à l’exportation l'exportation et de recevoir des navires de grande capacité.

Du point de vue logistique, l'entreprise est établie à Alger ce qui lui facilite les relations avec les principales institutions gouvernementales et privées, et dans les principales villes du pays.

L'effectif de l'entreprise, avant les accords de partenariat avec le groupe LNM, était de 3 600 salariés. Aujourd'hui, nous comptons 1820 personnes, dont environ 200 cadres. L'entreprise se développe en matière de management et mise sur la formation des hommes.

Pouvez-vous nous donner les chiffres clés de l'entreprise?

Aujourd'hui, l'activité principale de l'entreprise est plus dirigée vers le phosphate. Ce dernier représente environ 70% du poids de l'entreprise. Nous produisons de 1,2 à 1,3 million de tonnes de phosphate par an. 85 % environ de la quantité produite est exportée. L’Entreprise affiche également des ambitions pour la production de plus de 1,5 million de tonnes par an.

Nous sommes sur le marché international, notamment en Amérique latine, en Asie, au Moyen Orient et sommes en relation avec de grandes entreprises dans le domaine de la production des engrais.

Notre atout majeur est la possession d'un immense gisement de phosphate avec 2 milliards de tonnes de réserves. Notre gisement est le seul au monde à avoir un couche de 30 mètres de phosphate. Notre phosphate est l'un des plus réactifs au monde.

Quant au minerai de fer, nous en produisions, avant la signature du partenariat avec le groupe LNM, jusqu'à 2,6 millions de tonnes par an. Avec la signature du contrat de partenariat et donc la cession des deux principales mines de fer de Ouenza et de Boukhadra, nous produisons actuellement 0,24 million de tonnes de fer destiné au marché local.

Pour la pouzzolane, nous avons une capacité de 600 milles tonnes que nous réalisons.

Pour les autres activités, l'entreprise possède une fonderie, qui commence à s'ouvrir au marché externe de l'entreprise et qui réalise des performances appréciables.

La recherche et le développement se trouvent également au centre des déploiements de l’Entreprise. Cette activité est assurée à Ferphos par le Centre d’Etude et de Recherches Appliquées au Développement (CERAD).

Pour le chiffre d'affaires…?

Nous l'évaluons globalement à environ 40 millions de dollars. Le résultat varie en 25% et 30% de ce chiffre d'affaires.

Ces dernières années l'évolution du chiffre d'affaires n'a pas été positive…

L'entreprise a vécu une période difficile pour l'exercice 2000. En 2001, il y a eu une reprise et nous sommes optimistes pour le résultat de 2002.

D'abord, il y a un changement du marché international, notamment avec un mouvement écologiste qui engendré une réglementation plus sévère, afin de protéger l'environnement. Par conséquent, quelques activités ont été arrêtées, ce qui a réduit la taille du marché international du phosphate. Cela a donné une augmentation de l'offre par apport à la demande, donc les prix ont baissé et il y a eu, par conséquent réduction de la production.
Le deuxième paramètre est l’apparition sur le marché international de grands tonnages de phosphate chinois. La proximité des chinois de certains marchés leur a permis de réduire considérablement leurs prix, ce qui a eu des effets négatifs sur certains producteurs de phosphate. Le gouvernement chinois a pris certaines décisions pour y remédier. Cela nous donne une chance de reprendre notre place sur le marché international. Nous comptons exporter au moins 950 milles à 1 millions de tonnes durant l'exercice 2002.

Tous les bilans de ces dernières années ont été positifs et la santé financière de l’Entreprise est excellente.

Au niveau local, nous améliorons en permanence nos parts de marché, notamment avec ASMIDAL, premier producteur d’engrais en Algérie.

Quels sont les projets de développement de votre entreprise pour mettre à niveau la société?

Le grand gisement de phosphate que j’ai cité pourrait être d'un apport très important pour l'économie algérienne. Le dispositif mis en place par le gouvernement nous encourage à avancer dans le bon sens. Nous restons ambitieux et comptons lancer très prochainement un premier projet de production d'acide phosphorique (750 milles tonnes jour) et de DAP en Algérie. Ces produits vont permettre la valorisation de la matière première. Au lieu de l'exporter en brut, nous allons soit l'écouler sur le marché local, soit l'exporter avec une valeur ajoutée très importante. Mais en premier lieu, je placerais la satisfaction du marché local.

Un deuxième projet sera réalisé concernant un module de single superphosphate (SSP). Ce projet doit être réalisé dans l'Ouest algérien. Ce module produira environ 150 milles tonnes de SSP. Aussi nous sommes en phase d’achèvement de nouvelles installations qui nous permettrons d’augmenter les capacités de production de phosphate brut à 4 millions de tonnes par an.

Est-ce que vous cherchez des partenaires pour réaliser vos projets, et que recherchez vous chez eux?

Il y a certaines entreprises étrangères qui se sont lancé dans la production des minerais de fer. Nous affichons avec une grande satisfaction les grandes discussions avec des partenaires allemands. Nous souhaitons avoir des partenaires d'autres pays.

Ce que nous recherchons en eux c’est la porte technologique et l’assurance d’un marché porteur. Nous sommes ouverts à toute proposition et discussion et sommes prêts à nous associer avec des partenaires étrangers dans tous les domaines de notre activité. La nouvelle loi minière d'Algérie est un atout extraordinaire.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, ainsi que de la plus grande satisfaction que vous ayez eue depuis votre nomination à la tête de cette entreprise?

J'ai eu la chance de bénéficier d'une bourse qui m'a permis de faire des études à l'étranger. J'ai un diplôme d'ingénieur dans le domaine des mines. J'ai commencé directement dans l’industrie du phosphate. C’est un métier que j’ai aimé et appris sur le terrain. La direction du complexe du Djebel-Onk (Ferphos) m’a été confiée en 1992. J'ai géré ce complexe jusqu'à 1998. C’était une Entreprise forte déjà d’une expérience de plus d’un siècle et détient un savoir faire de grande valeur. Il y a avait donc déjà une culture et des traditions de management installées et une expérience de niveau international.

J'ai été appelé à gérer une autre Entreprise qui était en difficulté dans un secteur pendant prés de 3 ans. Heureusement les résultats sont satisfaisants.

A la fin de l'année 2001, le gouvernement m'a rappelé pour prendre la gestion de FERPHOS. J'y ai retrouvé ma famille et mes amis. Un de mes rêves est de voir cette entreprise grandir et s'ouvrir encore plus sur le marché international.

Quel pourrait être votre dernier message pour les investisseurs étrangers intéressés par le marché algérien?

D'abord je pense que cette chance offerte par l'Algérie est rare dans le monde. C'est un marché vierge. Je leur propose de venir avec tous les moyens, toutes les variantes, toutes les idées, car les marchés sont garantis. La situation géographique est stratégique. Il est très aisé de faire écouler des produits de n'importe quelle nature et origine.

Le gouvernement a fourni tous les efforts pour stabiliser la situation dans le pays. Aujourd'hui, nous sommes aptes et ouverts pour recevoir de grandes sociétés et partenaires. Nous sommes prêts à leur assurer un cadre de travail agréable, des facilités dans le domaine administratif et une circulation plus libre et plus sécurisée.

Si l'Europe est en train de délocaliser sa production d'engrais, l'Algérie est un des candidats les plus valables pour recevoir cette industrie.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv