ALGERIA
la Nouvelle Generation














Mr Djilani Salhi



Interview avec

M. DJILANI SALHI
President Directeur Général EPAN

1 Juillet 2002
Tout d’abord, nous voudrions vous demander de nous présenter en bref votre société, son historique et son développement.

C’est avec plaisir que je le ferai.

L’entreprise portuaire d’Annaba est une entreprise « Publique Economique » organisée au plan statutaire en société par actions, détenue intégralement par l’Etat. Notre société exerce trois (3) activités:

  • Elle est chargée de la gestion du domaine publique portuaire et des opérations connexes, telles que la police et la sécurité du port, et assure à cet effet le pilotage des navires à l’entrée et à la sortie.

  • Elle exerce une deuxième activité qui se rapporte à la manutention portuaire, et dans ce cadre fournit des prestations de services en matière de chargement et de déchargement des navires.

  • En troisième lieu, elle est une entreprise de remorquage. Elle assiste les navires à leur entrée et sortie du port et fait tous types de prestation en matière de remorquage.

    Voilà sommairement la présentation de l’entreprise au plan des activités et au plan statutaire.

    Pour avoir un meilleur aperçu de l’EPAN, pouvez-vous partager avec nous les chiffres clés de l’entreprise, tels que le nombre d’employés, le tonnage et trafic, le chiffre d’affaires, le résultat, etc. …?

    Par le port d’Annaba transite approximativement 4.5 millions de tonnes annuellement, constituées de tous types de marchandises, des vracs solides, des vracs liquides et des marchandises générales. Nous traitons un trafic particulièrement important en matière de vracs solides, à savoir tous les inputs destinés à l’industrie chimique de la région et tous les minerais dont le phosphate à l’exportation.

    Le trafic de marchandises générales dont les conteneurs est de la même importance.

    Cette activité est traitée par un effectif de l’ordre de 700 personnes et génère un chiffre d’affaire qui évolue entre 700 et 800 millions de dinars annuellement. Notre résultat est approximativement de l’ordre de 20% à 25% de ce chiffre d’affaire.

    Avez-vous une activité liée au transport de voyageurs ?

    Nous avons effectivement une activité liée au transport de voyageurs, bien qu’elle soit conjoncturelle. Elle se concentre sur les trois (3) mois de la saison estivale. Nous desservons principalement le nord méditerranéen. Par exemple pour la France, nous avons environ une trentaine de dessertes pour les 3 mois de la saison estivale.

    Quels sont les services que votre entreprise offre dans le port ? Avez-vous un politique de diversification vers d’autres services ?

    Comme je le disais en évoquant le chiffre relatif au transit des marchandises, nous traitons un trafic assez important en matière de vracs solides pour un certain nombre d’industries implantées dans la région.

    Ce trafic est constitué entre autre, par l’importation de charbon, destiné à l’industrie sidérurgique. Ce trafic transite par des installations spécialisées gérées directement par une société de droit Algérien. En effet, la manutention du charbon en vrac et produits sidérurgiques sont traités directement par cette entreprise, en l’occurrence ISPAT-Algérie. La forte relation que nous avons avec cette société est en rapport avec notre activité de gestion du domaine public poruaire, et dans ce cadre une concession a été octroyée à ISPAT-Algérie.

    Nous avons une relation similaire avec FERPHOS et ASMIDAL. Vis-à-vis d’eux, nous sommes le partenaire qui met à disposition des espaces destinés au transit de leurs marchandises pour une longue durée, dans le cadre d’une concession.

    Quels sont les projets les plus importants entrepris par l’EPAN ?

    Je préfère vous parler plutôt des perspectives que nous allons connaître en matière de réformes qui seront initiées par les Autorités publiques.

    L’ensemble des entreprises portuaires d’Algérie va connaître une adaptation stratégique au contexte économique et juridique. Il s’agit principalement de l’ouverture à la concurrence des activités commerciales, à savoir la manutention et le remorquage, qui peuvent être exercées par d’autres entreprises que les entreprises publiques. Par contre, l’activité de gestion du domaine publique portuaire relèvera d’ une Autorité publique. Voila les perspectives de restructuration auxquelles nous allons faire face.
  • C’est pourquoi, nous essayons d’adapter progressivement notre activité de prestation de service à la concurrence, et à l’éventuelle ouverture du capital de notre société.

    Quelle est aujourd’hui votre stratégie de développement ? Étés-vous à la recherche de partenaires? Si oui, qu’attendez-vous de ces partenaires et que pouvez-vous lui offrir ?

    Les perspectives de restructuration auxquelles sont confrontées les entreprises portuaires, dont l’Entreprise Portuaire d’Annaba, se centrent sur la séparation de l’activité de gestion du domaine publique des activités dites commerciales. En tant que directeur général, mon objectif premier était de faire en sorte que les activités de manutention et de remorquage soient des activités attractives pour des partenaires potentiels , en cas de décision d’ouverture du capital.

    La séparation des activités n’a pas encore été commencée. Nous exerçons encore les trois activités. La réflexion qui est menée actuellement traite sur la meilleure forme d’organisation des activités commerciales. S’agit-il de s’associer ou d’affronter séparément la concurrence, et quelle serait la forme la plus attractive en cas d’ouverture du capital ?

    En matière de développement de l’infrastructure, nous venons de réaliser récemment, avec le concours de la banque mondiale, le terminal polyvalent. Donc je ne pense pas qu’il y ait une perspective d’extension des infrastructures à moyenne échéance.

    Par contre, en matière d’entretien de nos infrastructures de base, nous avons un programme d’entretien et de rénovation, dont le plus important est celui qui se rapporte au dragage des bassins.

    Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de votre plus grande satisfaction personnelle, depuis votre nomination comme Président Directeur Général de l’EPAN?

    Toute ma carrière s’ effectuée dans la gestion du domaine public portuaire. Juste après mes études, j’ai commencé à la direction générale de l’organisme qui dans les années soixante-dix s’occupait de la gestion de l’ensemble des ports. J’étais au siège de la direction générale de cet organisme en qualité d’assistant. Ensuite, je suis venu ici à Annaba en qualité de Responsable de l’Exploitation, puis j’ai été nommé Directeur Adjoint de cette même entité. J’ai ensuite suivi un perfectionnement durant une année et à mon retour j’ai été confirmé à mon poste de Directeur Adjoint. Après quelques années, j’ai été nommé Directeur Général de l’Entreprise Portuaire de Skikda. Puis, je suis revenu à Annaba comme Directeur Général.

    La plus grande satisfaction, je l’ai vécu au moment ou il a été décidé de transformer la forme de gestion des entreprises publiques et leur transformation en SPA.

    Le nouveau statut des entreprises publiques devant accorder une autonomie aux organes des gestions des entreprises.

    J’ai été très enthousiasmé par cette transformation, elle permettait de se fixer des challenges. Bien sûr, l’évolution sur un plan pratique n’est pas encore visible mais j’ai été satisfait par ce choix.

    Pour conclure cette interview, voulez-vous adresser un message final aux investisseurs intéressés par l’Algérie ?

    Je voudrai parler tout simplement du secteur auquel j’appartiens. Je peux dire aux investisseurs étrangers qu’en matière de soutien logistique aux investissements, nous disposons d’infrastructures, qui répondent aux besoins et aux normes internationales de transit des marchandises. Au niveau de l’entreprise que je gère à Annaba. Nous sommes tout à fait disposés de répondre aux préoccupations des investisseurs que ce soit en matière de célérité et de coût de transit de leur marchandise.

    Par ailleurs, il sera possible à brève échéance, de pouvoir investir dans les activités de manutention et de remorquage soit en association avec les entreprises publiques existantes, soit séparément.

     Read on 

    © World INvestment NEws, 2002.
    This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
    November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv