ALGERIA
la Nouvelle Generation














MONSIEUR EL-HACHEMI MEGHAOUI



Interview avec

MONSIEUR EL-HACHEMI MEGHAOUI
Président Directeur Général Crédit Populaire D'Algérie - CPA
En guise d’introduction, pourriez-vous nous donner un bref aperçu historique du CPA?

Créé en 1966 avec un capital initial de 15 millions de DA, le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) a hérité des activités gérées auparavant par les banques populaires (Banque Populaire Commerciale et Industrielle à Alger, Oran, Annaba, Constantine), ainsi que d’autres banques étrangères dont la Banque Alger Misr, Société Marseillaise du Crédit, de la Compagnie Française de Crédit et de Banque (CFCB) et la Banque Populaire Arabe.

En 1985, il donne naissance à la Banque De Développement Local par cession de 40 agences, le transfert de 550 employés et cadres et 890.000 comptes clientèles.

Défini par ses statuts comme banque universelle, le CPA a pour mission de promouvoir le développement du BTPH, les secteurs de la santé et du médicament, le commerce et la distribution, l’hôtellerie et le tourisme, les médias, la PME/PMI et l’artisanat.

Conformément à la réglementation en vigueur en Algérie, le CPA traite les opérations de crédits et de banque. Il peut recevoir des dépôts, accorder des crédits sous toutes ses formes, prendre des participations dans le capital de toutes entreprises, mobiliser pour le compte d’autrui tous crédits consentis par d’autres institutions.

Suite à la promulgation de la loi sur l’autonomie des entreprises en 1988, le CPA est devenu une Entreprise Publique Economique par actions, dont le capital est propriété exclusive de l’Etat. Depuis 1996, en vertu de l’ordonnance relative à la gestion des capitaux marchands de l’Etat, les banques publiques sont placées sous la tutelle du Ministère des Finances.

Après avoir satisfait aux conditions d’éligibilité prévues par les dispositions de la Loi sur la Monnaie et le Crédit (loi 90/10avril 1990), le CPA a obtenu le 7 avril 1997 son agrément du Conseil de la Monnaie et du Crédit, devenant ainsi la deuxième banque en Algérie à être agréée.

Le capital social de la banque est actuellement de 21.6 milliards de dinars. L’effectif de la banque s’établit à fin 2001 à 4518 agents, dont plus de 1000 diplômés de l’Enseignement Supérieur et des Grandes Ecoles. Le réseau d’exploitation emploi 70 % des effectifs de la banques et il est constitué de 120 agences encadrées par 15 Groupes d’Exploitation.

Pour une banque comme la vôtre quels sont les plus grands défis pour la préparation à l’euro ?

Nous avons travaillé depuis des années avec l’ensemble des monnaies internationales, notamment le Dollar, le Yen, le Franc Français, le Deutsch Mark etc..

Aujourd’hui, nous avons lancé les opérations de conversion en Euros des monnaies faisant partie de la zone Euro, selon un programme établi par la Banque d’Algérie. Dans un premier temps, le passage à l’Euro permettra de réaliser un gain de temps considérable notamment par la gestion d’une seule monnaie au lieu de plusieurs.

D’autre part, cela va harmoniser les taux d’intérêt, les conditions et les commissions que l’on avait l’habitude de négocier monnaie par monnaie, sans oublier les nombreux problèmes de pertes de change dans les contrats.

Le CPA est installé depuis 1966. Au début, le financement était surtout orienté vers le secteur public. Aujourd’hui, le secteur privé tend à prendre le dessus. Dans ce nouveau créneau en termes de concurrence, quels sont vos principaux concurrents et, d’après vous, quels sont vos avantages concurrentiels les plus importants ?

Aujourd’hui, le secteur financier public est composé de six banques publiques, dont la Caisse d’Épargne qui a été transformée en banque. Certes, il y a eu l’apparition des banques privées ces dix dernières années et des banques internationales ont même installé des filiales ou des succursales. Mais il demeure que le secteur bancaire public est toujours concurrentiel et qu’il continue à offrir une panoplie de produits dans le domaine des crédits et dans celui des placements que les banques privées ou internationales n’offrent pas pour le moment.

Nous considérons cette expérience comme un challenge qui nous motive davantage à satisfaire les besoins et attentes de nos clients. Notre institution fait de la rigueur et du professionnalisme un principe cardinal présidant toutes ses actions. A ce titre, nous procédons à une sélection rigoureuse de notre clientèle, nous sommes sévères dans notre analyse et notre démarche .

Nous avons d’ores et déjà initié de grandes actions en matière de service, d’aménagement des agences, avec pour finalité une qualité toujours meilleure de nos prestations et une satisfaction toujours plus grande de notre clientèle .

Dans un avenir proche, notre objectif est d’atteindre un réseau de 150 agences.
Votre réseau est constitué de plus de 100 agences, pouvez vous à titre d’illustration nous donner quelques indicateurs clés de votre activité ?

Notre banque a un total de bilan qui est de l’ordre de 340 milliards de dinars, aujourd’hui, nous avons un capital de 21,6 milliards de dinars, des fonds propres de 21 milliards de dinars. Nous avons un effectif total de 4.518 personnes, dont 1.000 au niveau du siège et des directions centrales. Nous gérons environ 1 million de comptes.

Banque innovatrice, le CPA vient de lancer de nouveaux produits comme le crédit immobilier. Vous avez également modernisé votre système informatique. Etes-vous à la recherche de partenaires ou d’investisseurs stratégiques, afin de renfoncer votre position sur le marché ? Votre stratégie de développement vise à consolider davantage votre place privilégiée sur le marché. Etes-vous, dans ce cadre, à la recherche de partenaires ou d’investisseurs stratégiques pour vous accompagner dans cette démarche ?

Le CPA a inscrit dans sa stratégie depuis quelques années déjà, un point important: s’ouvrir à un partenaire extérieur. Il y a quelques temps, nous ne savions pas comment, ni sous quelle forme: assistance technique, jumelage ou prise de participation.

Depuis fin 1999, nous avons avancé dans notre réflexion et nous avons décidé, avec les orientations et l’accord de notre actionnaire, d’ouvrir le capital de la banque.

Nous avons considéré que cela était nécessaire pour réaliser notre ambition de devenir une banque internationale ouverte sur les marchés internationaux, qui offre à sa clientèle tous les produits disponibles au niveau international.

Quelle est votre vision du CPA d’ici 2 ou 3 ans ?

Le CPA a un plan stratégique, un business-plan sur cinq ans. Ma priorité a été de faire adhérer tout le personnel de la banque à ce business-plan. Aujourd’hui, nous pouvons dire que l’ensemble du personnel, y compris le syndicat, adhère à notre stratégie, celle d’une banque moderne, au service d’une clientèle de qualité, une banque qui participe activement à la bancarisation des agents économiques, qui entretient, qui veut renforcer et privilégier ses relations avec de grandes institutions bancaires internationales pour développer des produits et être qualitativement présente sur la place internationale.

Pour nos lecteurs, businessmen et hommes d’affaires en Asie, mais aussi au Moyen-Orient, Europe et Etats-Unis, et qui sont intéressés dans le profil d’autres leaders dans le monde, pourriez-vous retracer brièvement votre parcours professionnel, votre satisfaction la plus importante ?

Après avoir terminé mes études supérieures en 1976, j’ai débuté ma carrière au niveau de la Banque Extérieure d’Algérie. J’ai ensuite rejoint la Caisse d’Epargne, CNEP devenue actuellement, une banque. J’ai complété ma carrière de manager au sein d’une entreprise de construction, puis dans une entreprise d’engineering industriel, ainsi qu’un bref passage au sein d’une entreprise de tourisme.

En 1988, je suis revenu au secteur bancaire, plus précisément au CPA, où j’ai occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment en tant qu’attaché de direction générale, puis directeur du crédit et ensuite directeur-général adjoint.

Depuis février 1997, j’en suis le Président-Directeur Général. Le métier de banquier est très captivant, il offre des challenges et permet d’ouvrir une fenêtre sur le monde extrêmement passionnant de l’entreprise sous toutes ses formes.

Nos lecteurs étant des investisseurs, des partenaires potentiels, intéressés par le secteur bancaire en Algérie, souhaiteriez-vous leur dire un dernier mot pour conclure?

L’Algérie est un pays qui a connu une situation très difficile ces dernières années. Il y a dix ans, dans le cadre d’une économie centralisée, les investisseurs étaient plutôt rares et réticent.

Aujourd’hui, l’Algérie est en pleine phase de mutation à travers différents changements, que se soient au niveau des mentalités ou cadre réglementaire. C’est un pays ouvert sur beaucoup de potentialités, des ressources naturelles diverses, une ressource humaine de qualité aux capacités d’adaptation élevées et un climat généreux.

Enfin, compte tenu de l’ouverture économique et des opportunités actuelles du marché algérien, l’Algérie doit constituer une destination privilégiée de l’investissement direct étranger.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv