ALGERIA
la Nouvelle Generation














Mr. Belhadj

Interview avec

Monsieur BELHADJ MOKHTAR
Président Directeur-Général de Belcol

18 Décembre 2001
Pourriez vous nous donner un bref aperçu historique de Belcol et de son activité sur le marché Algérien ?

Crée en 1968, l’entreprise Belcol était une petite entreprise qui a énormément investi pour devenir ce qu’elle est. Actuellement, elle atteint une capacité de 20.000 tonnes de colle par mois au travers de 300 formules. Nous avons un laboratoire de recherche et de contrôle de qualité, d’une surface de 10.000 m² dont 500m² couverts, nous sommes exportateurs dans plusieurs pays, notamment le Moyen Orient. Nous faisons des recherches dans le domaine des colles spécifiques, nous avons été certifiés ISO 9002 il y a environ un an et demi.

Avez vous récemment lancé un nouveau produit, ou envisagez vous de le faire ?

Qui dit recherche dit création de nouveaux produits, nous avons chaque année entre cinq et 10 nouveaux produits mis sur le marché, nous en sommes aujourd’hui à plus de 300 formules, ce qui n’est pas peu. Nous arrivons très bien à concurrencer nos amis européens, et ce avec de très bon résultats.

Quelle est votre position sur le marché national par rapport à la concurrence, et quelles sont vos parts de marché aujourd’hui ?

Nous sommes les leaders sur le marché national en termes de quantité de colle formulée, soit 50à 60% du marché national. A titre de comparaison, nous sommes l’équivalent de plusieurs sociétés européennes, à ceci près nous nous sommes beaucoup plus diversifié, les entreprises européennes se sont focalisé sur une seule catégorie de colle.

Quels sont les marchés les plus profitables pour votre entreprise ?

Nous voulons pénétrer le plus de marchés possibles, nous réalisons actuellement 5% de notre chiffre d’affaires à l’export, notre but est d’arriver à au moins 25% de notre capacité de production, nous essayons d’aller de l’avant. Nous sommes une dizaine de fabriquants de colle en Algérie, Belcol est le leader.

Concernant les statistiques, vous avez dit avoir 50 à 60% des parts du marché algérien, pouvez vous nous donner plus de chiffres, comme celui de vos effectifs ou encore votre chiffre d’affaires ?

Notre chiffre d’affaires se situe à environ 200 milliards de centimes (NDRL: 2 milliards de Dinars Algériens, soit environ 235 millions d’Euros), cela peut progresser comme diminuer, étant donné que nous sommes tributaires d’un environnement assez peu favorable qui affecte la stabilité de nos revenus. En ce qui concerne le personnel, nous devons être entre 70 et 80 personnes afin de maintenir notre capacité de production. Aujourd’hui, nous avons diminué l’effectif en raison de la conjoncture actuelle qui touche le monde entier, beaucoup d’entreprises ont du cesser leur activité à l’époque terroriste compte etnu de la difficulté d’assurer la sécurité des biens et des personnes dans certaines zones géographiques du pays.

Quelle est votre stratégie en ce qui concerne les partenariats ?

Nous recherchons effectivement des partenaires. Cependant, le climat d’insécurité nous a porté préjudice et ces derniers se font rares. Les sociétés qui recherchent des partenaires attendent de la stabilité et de la sécurité, ce qui est un tort dans un sens car c’est dès aujourd’hui qu’il faut commencer à s’installer.

La présence permanente de la concurrence a conduit Belcol à négocier récemment un partenariat avec une société portugaise. Nous tenons cependant à préciser clairement qu’il est hors de question d’être le simple comptoir d’une société européenne. Nous voulons être complémentaires, associés, mais nous refusons catégoriquement le partenariat à sens unique.

Que pouvez vous nous dire du climat d’investissement en Algérie ?

Personnellement, je n’ai jamais cessé d’investir, j’ai récemment investi 6 milliards de centimes Algériens (NDRL: 60 millions de Dinars Algériens, soit plus de 7 millions d’Euros), je suis actuellement en train de soumettre à ma banque un projet de 4 milliards (NDRL: 40 millions de Dinars Algériens, soit plus de 4,7 millions d’Euros), et ce n’est pas fini, c’est une mise à niveau par rapport aux sociétés européennes ou celles des pays de l’OMC.

Quelles sont vos perspectives futures dans le cadre du partenariat, comment vous voyez vous d’ici deux ou trois ans ?

En principe, notre progression doit être constante. La question se pose de savoir quelle sera notre capacité à nous adapter au contexte de la mondialisation. Il est vrai que nous somme leader sur le marché local mais nous recherchons encore à acquérir de l’expérience, du savoir faire. Notre technique est certes bien au point mais reste perfectible, il nous reste encore quelques lacunes à combler, et nous comptons à la fois sur nous-mêmes et sur notre partenaire pour y arriver.

Encore une fois, nous n’acceptons pas d’être le comptoir d’une quelconque société européenne, nous avons tout pour réussir, et nous en sommes conscients. Ceci étant dit, notre volonté est avant tout de progresser du mieux que nous pouvons, d’aller de l’avant, et si un éventuel partenariat peut nous permettre d’œuvrer dans ce sens, il sera le bienvenu.

Que croyez vous pouvoir apporter à votre partenaire, et que peut il à son tour vous apporter ?

Nous avons tendance à ne pas tout attendre d’un partenariat dans la mesure où nous avons réussi à évoluer jusqu’à maintenant par nos propres moyens. La question est effectivement de savoir ce que pouvons accomplir ensemble avec un partenaire étant entendu que le but de ce genre d’association est de pouvoir apporter un bénéfice aux deux parties.

Notre partenaire aura le savoir-faire et les techniques, nous avons de notre côté une main d’œuvre compétente, composée de techniciens formés grâce à des stages à l’étranger, ainsi, bien entendu, qu’une implantation de premier choix sur le marché algérien.

En d’autres termes, nous offrons la possibilité à l’entreprise qui aura choisi d’investir sur notre territoire et dans notre secteur de se donner les moyens de ses ambitions et de réaliser son but avec les plus grandes chances de succès et de satisfaction.

Quelle a été votre plus grande satisfaction professionnelle ?

Avoir 60% de parts de marché et réaliser un chiffre d’affaires équivalent à 200 milliards de centimes est une très belle progression. Le fait d’avoir pu faire bénéficier Belcol du statut de leader sur le marché local est encore mieux. Mais il est vrai qu’il nous reste beaucoup à faire concernant notre progression sur le marché national et international, nous ne voulons pas imiter les produit européens, nous voulons surtout nous faire un nom et une réputation qui devront leur valeur à leur productivité.

Nos lecteurs sont, au même titre que vous, des leaders et des investisseurs potentiels, quel message voudriez vous leur adresser concernant l’Algérie ?

Il est vrai que la réputation d’insécurité qu’a connu l’Algérie n’a pas été un bon point, que ce soit à notre niveau ou même au niveau des investisseurs extérieurs.

Pour autant, l’Algérie est un très beau pays dont le marché reste encore vierge, il y a beaucoup à faire et à refaire. Heureusement, beaucoup ont pris la mesure de ce potentiel et y ont investi ; leur satisfaction est et sera encore plus à l’avenir à la hauteur de leurs espérances.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv