ALGERIA
la Nouvelle Generation














Mr. Farouk Bouyacoub

Interview avec

Mr. FAROUK BOUYACOUB
Président Directeur Général de la BADR
Pourriez vous nous donner un aperçu général et historique sur la BADR et ses activités principales au sein du marché algérien ?

Née en 1982, la BADR est issue d’un démembrement de la BNA. Elle a démarré ses activités avec environs 140 agences reparties à travers le territoire national. Aujourd’hui, la BADR compte prés de 286 agences et 7000 employés, elle est actuellement l’une des plus importantes banques d’Algérie de par son réseau et ses effectifs, elle est classée 668éme sur 4000 banques classées par le Bankers’ Almanach.

Pourriez vous, également nous donner un aperçu de la contribution de la BADR au niveau du développement rural et financier ces dernières années ?

Vous n’est pas sans savoir que, récemment encore, les banques publiques étaient considérées comme un prolongement des services administratifs dans la mesure où elles prenaient en charge l’intégralité des entreprises publiques, qui constituait 90% de l’activité économique en Algérie. Ceci revient à dire que, très souvent, les financements se faisaient sur la base d’injonctions, même s’il ne faut pas faire abstraction des 10% restants qui étaient occupés par le secteur privé.

Vue notre orientation vers l’économie du marché, les banques publiques algériennes ont dû se repositionner sur le plan financier, elles travaillent actuellement sur la base de plans d’actions à moyen terme avec pour objectif leur mise à niveau sur un plan international. Cette mutation est perçue comme étant vitale vu la mondialisation de l’économie, notre ouverture sur cette même économie et notre choix pour l’économie de marché ; ces trois facteurs nous ont , en quelque sorte, obligé à nous mettre au diapason des grands bouleversements internes et externes ; il est important que dans l’évolution du système bancaire nous distinguions deux dates majeures:

  • La loi 86/12 du 19/08/86: relative au régime des banques, elle a totalement modifié la démarche du banquier en matière d’investissements productifs, et ce en renvoyant sur l’entreprise publique la décision d’investir et sur la banque la décision de financer le projet en question.

  • La loi 90/10 du 14/04/82: celle ci a opéré une grande rupture avec les pratiques anciennes tout en préservant le caractère universel du système bancaire et financier ; elle a, entre autres, fixé les cas globaux d’exercices de l’activité et de la concurrence, elle a également introduit la rationalité ainsi que les règles d’orthodoxie bancaire, et aussi permis l’accélération du processus de mutation du secteur bancaire.


  • C’est d’ailleurs depuis la promulgation de ces lois qu’un nouvel environnement bancaire et financier conforme à la libéralisation de l’économie s’est mis en place, et ça n’est qu’avec cette loi que la Banque d‘Algérie est devenue la véritable autorité monétaire. Nous sommes conscients de l’importance du secteur bancaire dans le développement économique, et le défi que se lancent aujourd’hui les banques publiques est la conciliation des impératifs de la profession avec le développement économique tout en gardant le sens de la commercialité. En termes d’évolution, il est important de mentionner que la BADR est de nos jours la seule banque capable d’effectuer des opérations de télétransmission en temps réel.

    Quels sont les nouveaux secteurs sur lesquels vous vous focalisez, et quels sont les nouveaux services que vous aller introduire et qui tendent à améliorer votre banque ?

    Il n’y a pas réellement de secteur spécifiquement pris en charge par la BADR, nous finançons tous les secteurs, et en particulier les secteurs de l’activité agricole et l’agro-alimentaire, pour peu que soit remplie la condition de l’opportunité d’investissement et de la rentabilité du projet. C’est pour cette raison qu’il n ‘y a aucune faveur adressée à un secteur précis, mais il va de soit que la BADR opterait pour une politique plus pointue en matière de financement ou d’investissement dés lors que certains secteurs commenceraient à être encombrants.

    En ce qui concerne les offres de services, la BADR vient récemment de mettre en place une nouvelle méthode de travail qui est actuellement appliquée au niveau de l’agence Amirouche nommé: Banque Assise Avec Services Personnalisés. Cette méthode consiste à éliminer tous comportements et réflexes négatifs du personnel pouvant altérer la prestation de services, et ce par la création de deux groupes de travail qui sont: le front office, qui compte 14 employés formés à la force de vente et à la qualité d’accueil, constitué uniquement du personnel devant être au contact de la clientèles ; le back office plus chargé des travaux annexes comme la comptabilité, le rapprochement, et la gestion des comptes et des dossiers. D’importantes sociétés sont en train de rallier nos guichets dont NAFTAL, SONELGAZ, SONATRACH , ou ORASCOM, ce qui nous a permis de doubler le nombre des opérations.

    Quelle est votre approche concernant le partenariat et l’investissement stratégique avec d’autres firmes étrangères ?

    La priorité est pour le moment la mise à niveau de la BADR, car il est avant tout préférable de négocier l’entrée au capital d’un partenaire étranger qui puisse être en position de force, mais il est clair que le moment n‘est pas tout à fait propice pour engager un partenariat.

    Quels sont vos objectifs quant à l’évolution de la BADR au sein du marché national et international ?

    Les objectifs de la BADR sont, pour le moment, la conciliation des impératifs de la profession avec ceux du développement économique. Par conséquent, elle entend participer pleinement au développement économique, c’est pour cette raison qu’elle s’intéresse de très prés aux PME-PMI, sur lesquelles repose le développement économique, et à leur financement. Cela permettra une restructuration de la banque et un apport quotidien en recettes financières, pour pouvoir plus tard, s’engager dans d’autres activités tels que l’immobilier, le crédit à la consommation etc.

    Quel est votre point de vue quant à l’internationalisation de la banque ?

    Ce projet est toujours au stade de la réflexion, mais il est évident que la BADR compte se pencher plus sérieusement sur cette possibilité, mais cette banque compte d’abord se renforcer au niveau local pour mieux s’émanciper dans l’internationalisation.

    Nos lecteurs sont à 90% des leaders de grandes entreprises, pourriez vous leur raconter brièvement votre parcours et votre expérience et leur dire quelle est votre principale satisfaction professionnelle ?

    J’ai commencé comme enseignant de 1962 à 1972 avant d’embrasser une carrière bancaire, où j’ai travaillé successivement à la Banque d’Algérie, puis à la Banque Extérieure d’Algérie. J‘ai également effectué un séjour en tant que détaché de la Banque Extérieure d’Algérie aux Emirats Arabes Unis, plus exactement au niveau de l’Arab Bank For Investment And Trade, qui est une banque à capitaux algériens, libyens et émiratis. Je suis ensuite retourné en Algérie où j’ai commencé mon activité au niveau de la BADR et où j’ai occupé différents postes pour ensuite en devenir le président général. En ce qui concerne ma satisfaction professionnelle, je me référerai à la mise en place d’un dispositif d’aide aux jeunes investisseurs nommé «l’Agence National D’Aide Aux Jeunes Investisseurs », qui consiste à aider des jeunes voulant créer une micro entreprise. Ajouté à cela, je citerai le système d’organisation mis en place au niveau de l’agence Amirouche, qui a quelque part réformé le système bancaire algérien.

    Quel serait le meilleur message à dédier aux investisseurs potentiels ?

    L’Algérie est un pays très chaleureux, très connu pour la qualité de son accueil et son hospitalité, pour la beauté de ses sites (plus de 2 millions de km²) et sa position géostratégique. L’Algérie a la particularité d’être frontalier à 7 différents pays, ce qui devrait être perçu comme une image de son ouverture vers le reste du monde. Les investisseurs étrangers devraient s’intéresser d’un peu plus prés à l’Algérie qui détient des atouts économiques aussi considérables que prometteurs.

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    © World INvestment NEws, 2002.
    This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
    November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv