ALGERIA
la Nouvelle Generation

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Interview avec

MONSIEUR MOHAMED SALAH BOUZERIBA
LE DIRECTEUR GENERAL DE L'APRUE


Pouvez-nous présenter votre Agence et quelle est sa mission ?

APRUE, Agence nationale pour la promotion, la rationalisation et l'utilisation de l'énergie est un établissement à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère de l'Energie et des Mines.

Sa mission est de mettre en œuvre la politique national de maîtrise de l'énergie. Notre institution tient sa légitimité de la loi sur la maîtrise de l'énergie qui a été promulguée en 1999.

Votre Agence a été créée en 1987, n'est-ce pas ?

Elle a été créée en 1985. À l'époque, elle avait un statut d'établissement à caractère administratif, puis en 1987, elle est passée au statut d'EPIC (Etablissement public à caractère industriel et commercial), c'est-à-dire qu'elle a eu une autonomie financière. C'est un peu la différence entre établissement public et établissement industriel et commercial.

Actuellement, nous sommes en train de mettre en place une banque de données pour traiter toute l'information sur l'énergie. Nous avons également pour mission la promotion du partenariat dans le domaine de l'efficacité énergétique et nous recherchons également les financements pour les projets sur la maîtrise de l'énergie. Nous intervenons dans l'ensemble des secteurs:

- Le secteur industriel, où il y a un potentiel de gisements d'économie très important et dans lequel nous allons entreprendre des études pour mesurer le potentiel de cogénération.
- Nous intervenons également au niveau du secteur résidentiel, secteur des ménages, qui est un secteur très sensible parce qu'il est à terme avec l'ouverture et la libéralisation du secteur de l'énergie. Ils risquent d'être frappés de plein fouet par la nouvelle tarification. Nous sommes en charge d'assister cette catégorie sociale pour essayer d'améliorer les performances des équipements, notamment, les réfrigérateurs, le chauffage également afin que les consommateurs puissent supporter ces nouvelles tarifications.
- En ce qui concerne le secteur des transports, l'enjeu est de favoriser les carburants les moins polluants qui sont le GPL, très développé, le GNC (gaz naturel carburant), très compétitif du point de vue protection de l'environnement. Comme vous le savez, l'Algérie est un pays qui recèle des ressources très importantes en gaz naturel, un carburant qui est actuellement au stade de l'expérimentation. Nous envisageons dans un prochain avenir de développer ce carburant pour les transports en commun et y compris pour les véhicules particuliers.
- Nous intervenons également dans d'autres secteurs, tel que le secteur du bâtiment pour tout ce qui concerne l'économie d'énergie dans le bâtiment.

Nous avons des priorités en ce qui concerne les énergies renouvelables. Le contexte n'est pas très favorable pour le moment, mais nous pensons qu'avec les réformes engagées dans le secteur, elles vont être favorisées par la maîtrise de l'énergie. Ainsi, pour le moment, nous orientons nos efforts vers les zones isolées, les zones où l'énergie conventionnelle n'est pas compétitive. Elle n'y est ni disponible, ni compétitive parce qu'il faut la transporter sur de longues distances. Ces zones isolées, qui ne sont pas connectées, représentent autour de 4 à 5 % du territoire national. Il y a un tiers qui est couvert par le réseau gaz et 97 % ou presque qui sont couverts par le réseau électricité. C'est donc toute cette partie du territoire qui devra être alimentée en énergie et, à première vue, l'énergie renouvelable pourrait constituer une alternative, parce qu'en termes d'investissements c'est beaucoup moins important mais cependant très rentable.

Par rapport à l'environnement et en ce qui concerne les projets-pilotes, nous avons introduit des demandes de financement auprès de partenaires qui ont déjà développé, par exemple, la production de bio-gaz au niveau des décharges publiques. Cette technologie est très récente et nous permet à la fois de valoriser le bio-gaz, donc de produire de l'énergie, et en parallèle de protéger l'environnement, la nappe phréatique et également l'air ambiant en éliminant le bio-gaz pour éviter qu'il ne s'échappe dans l'atmosphère. Ceci est une nouvelle technologie que nous développons actuellement au niveau de la décharge de Oued Smar. Ainsi, si cela donne de bons résultats, nous envisageons de l'élargir aux autres décharges.

Quelles sont vos ressources financières ?

L'un des instruments de la loi de 1999, nous permettra de mettre en application la mise en œuvre du programme national de maîtrise de l'énergie.

Qu'est-ce que ce programme national de maîtrise de l'énergie? C'est tout simplement la somme de tous les projets porteurs de l'efficacité énergétique et l'ensemble des secteurs pouvant recourir à ce Fonds.

Nous avons lancé un programme transitoire qui va nous permettre tout d'abord de mettre en place des banques de données pour pouvoir les analyser plus tard et aider à la décision, puisque l'efficacité énergétique est un travail de longue haleine.

Nous avons également lancé des études prospectives pour connaître le gisement potentiel d'économie dirigé à l'horizon 2020 et pour connaître également le potentiel de cogénération, ainsi que des enquêtes pour vérifier certaines informations. En fait, ce que nous recherchons, c'est une plus grande visibilité de notre système socioéconomique et quels sont ses véritables besoins en énergie, ainsi que les alternatives possibles pour pouvoir aboutir à une meilleure utilisation de l'énergie et, par conséquent, à une meilleure efficacité. Ce programme va être lancé incessamment.

Parallèlement, il y a un volet de sensibilisation prévu dans ce programme. Des formations également, pour favoriser la création d'entreprises de services énergétique, parce que l'un des objectifs sous-jacents à notre mission est la création d'un marché de la maîtrise de l'énergie. Les réformes et l'action de l'APRUE favoriseront la création de ce marché, mais pour le moment ces besoins existent. Il y a des gisements d'économie d'énergie importants, mais la tarification par exemple, fait que les consommateurs n'ont pas intérêt à changer de comportement en diminuant leur consommation puisque l'énergie pour le moment est à bon marché.

En effet, l'un des leviers de la maîtrise de l'énergie est la tarification, prévue dans la loi sur l'électricité à terme. Lorsque cette loi sera mise en application, nous pensons que cela va nous renforcer dans notre mission puisque la tarification ne va pas rester ce qu'elle est maintenant, c'est-à-dire, qu'elle n'encourage pas l'efficacité énergétique.

A côté de cette loi sur l'électricité auriez-vous d'autres facteurs pour baisser la consommation ?

Tout à fait, il y a la loi sur la maîtrise de l'énergie qui comprend une batterie de mesures. Il y a des mesures pour inciter les consommateurs, notamment à travers les allégements de taxes, mais il y a également de nombreuses normes, comme vous le savez. Je prends le cas des réfrigérateurs par exemple, certains pays ont carrément interdit les réfrigérateurs, gros consommateurs d'énergie. Nous n'allons pas le faire dans l'immédiat, mais à terme, nous avons l'intention d'instaurer ces normes qui vont interdire l'accès de certains produits et équipements énergivores.

Cette normalisation sera réalisée avec les opérateurs eux-mêmes pour ne pas les pénaliser, car cela a toujours un impact sur leur développement technologique. Si l'on adopte une norme sévère, il faudra disposer d'une technologie plus performante pour pouvoir répondre à la norme.

Il y a aussi un autre instrument qui est le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie et, bien évidemment, il y a toutes les mesures coercitives, parce que dans une loi, il y a toujours des taxes, pénalités, etc.

Quelle est la priorité accordé à l'aspect environnemental dans la politique de développement du secteur des hydrocarbures?

D'une manière globale, la maîtrise de l'énergie est une réponse appropriée à la préoccupation environnementale. Nous pensons que si des actions d'efficacité énergétiques sont développées dans notre pays, nous allons avoir des retombées bénéfiques sur l'environnement, cela va de soi.

Le deuxième volet, ce sont les énergies renouvelables. Je parlais des zones isolées qui sont notre priorité. Il faudrait que tout le monde ait accès à l'énergie, c'est le principe de l'équité. Mais cela ne voudrait pas dire qu'au Nord il n'y a pas de filières d'énergie renouvelable qui ne sont pas utilisable. Nous sommes en train de réfléchir pour le solaire thermique puisqu'il y a beaucoup de hammams, de stations de thalassothérapie où les besoins sont importants. Il y a les écoles, hôpitaux et donc, c'est une filière qui peut être développée également au Nord.

Les deux leviers de l'environnement sont l'efficacité énergétique, où il y a un gros programme à mettre en œuvre, et les énergies renouvelables. De plus, il y a le management environnemental parce que nous avons l'intention d'adapter nos missions au nouveau contexte. Les missions de l'APRUE sont aujourd'hui dépassées, car il y a de nouvelles réformes, une nouvelle vision qui se dessine et nous pensons également intégrer l'environnement et développer le management environnemental. Ce sont les normes ISO 14000. Aider les entreprises à mettre en place un même système qui leur permettrait de diminuer l'impact de leurs activités sur l'environnement, est aussi une mission qui, j'espère, sera acceptée par notre ministère. Nous sommes en pleine réflexion sur ces questions.

En ce qui concerne la création, au sein de l'APRUE, d'un service qui collaborerait avec les entreprises en vue d'une gestion environnementale ?

Nous sommes un espace intermédiaire. Je vais vous citer le cas de la décharge de Oued Smar. Nous avons recherché un financement et nous avons eus des réponses favorables. Nous avons contacté le ministère de l'Environnement, les collectivités locales, les grosses entreprises, comme la Compagnie d'électricité, puisque c'est elle qui va racheter plus tard de l'électricité, donc elle a son mot à dire, et d'autres bailleurs de fonds tel que Sonatrach, également intéressée par l'environnement. Comme vous le savez, toutes les compagnies pétrolières veulent avoir bonne conscience, lorsque vous leur parlez d'environnement, elles y sont très sensibles. C'est leur image de marque et nous essayons de les solliciter pour qu'ils adhèrent.

Notre mission n'est pas de monter le projet, nous réunissons les différents partenaires, nous sommes des facilitateurs, nous essayons de surmonter toutes les difficultés, de souligner les enjeux, d'expliquer l'opportunité et de suivre le développement du projet.

Ce n'est pas l'APRUE qui va, avec ses techniciens, installer les gazéifières. Notre mission est la promotion, nous essayons de suppléer à l'Etat pour tout ce qui concerne les missions de sensibilisation, de communication, de formation, de concertation sur les grandes questions de l'efficacité énergétique. C'est une action volontaire et nous suppléons au marché, c'est-à-dire que nous favorisons la promotion de certains projets-pilotes. Une fois le marché développé, on se retire.

C'est au niveau de l'APRUE, normalement, qu'on aboutit à un consensus et à une concertation. Notre mission est aussi d'aider à la décision, c'est-à-dire que nous sommes sensés connaître parfaitement notre système à travers les banques de données, les enquêtes et les études. Par exemple, si demain nous voulons travailler sur la cogénération, il y a une méthodologie qui débute par une étude valorisée en chiffres: il y a des gisements d'économie importants, voilà les technologies qui existent en favorisant et en préparant le terrain aux investisseurs.
Viennent ensuite les entreprises du tiers investissement, qui elles, étrangères ou locales, en fonction de leurs moyens, investissent. En ce qui concerne le tiers investissement, qui existe d'ailleurs dans tous les pays du monde, l'entreprise ne débourse aucun centime. Au niveau de chaque entreprise il y a une mine d'or, il y a de l'argent à gagner, des économies à faire. L'entreprise crée une filiale qui va s'occuper des économies d'énergie et elle se fait rembourser sur les gains. Notre mission est de favoriser l'avancée de ce processus. Notre satisfaction est de voir qu'il y a une entreprise qui opère sur le tiers investissement, que nos opérateurs économiques sont sensibilisés à la question et qu'il existe réellement un marché. Derrière, il y a la logistique, nous allons faire l'historique, la traçabilité, nous sommes la mémoire de toute l'activité d'efficacité énergétique.

Et en ce qui concerne la coopération au niveau international, avec quels institutions ou organismes êtes vous en contact?

Le partenariat est l'un de nos objectifs stratégiques. Nous voulons améliorer notre savoir-faire. Pour cela il faut recourir à l'expertise étrangère. Nous avons un cadre déjà fixé, l'Association des agences de maîtrise de l'énergie du Bassin méditerranéen à laquelle adhèrent toutes les agences du pourtour méditerranéen ; la France, l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Tunisie, l'Egypte, l'Algérie, la Jordanie et la Palestine. Au niveau de cette association, nous essayons de développer des projets de dimension régionale et essayer de demander aux bailleurs de fonds le financement de ces projets.

Nous enregistrons jusqu'à maintenant une liste intéressante. Nous avons le solaire thermique par exemple, qui crée une coopération entre les pays du Nord et ceux du Sud, ce qui est très important. Nous avons également le projet " énergie et villes " avec la municipalité d'Alger. Nous avons la base de données énergétiques sur les différents pays du pourtour méditerranéen et également un projet, en cours d'élaboration avec la Commission européenne, sur les indicateurs de transfert du pourtour méditerranéen.

Nous éditons aussi une publication trimestrielle, la revue " Médiatec ", sur la technologie de l'efficacité énergétique et sur l'environnement. Périodiquement, nous essayons d'organiser des manifestations sur l'efficacité et l'environnement. C'est une association qui a été créée en 1997 et que l'Algérie a présidé de 1999 à 2000.

Pour revenir aux événements importants, nous venons d'organiser une conférence nationale sur la maîtrise de l'énergie qui est intitulée " Maîtrise de l'énergie et environnement dans un contexte d'économie de marché ", cette conférence a regroupé tous les consommateurs d'énergie et des institutionnels. Nous avons tenté de sortir avec une vision claire sur les énergies renouvelables, sur l'efficacité énergétique, sur l'environnement, etc…

Nous avons un déficit avec nos amis américains, exception faite des Québécois avec lesquels nous avons beaucoup de contacts. Nous avons un projet ambitieux avec la Commission européenne. Nous avons un projet, en ligne droite avec l'environnement en collaboration avec le Fonds mondial pour l'environnement, qui est un projet qui touche le marché des réfrigérateurs. Ce marché servira à mettre en place un système d'étiquetage qui permet de reconnaître les réfrigérateurs énergivores de ceux qui ne le sont pas afin d'essayer de réglementer le marché algérien, car cela a des retombées bénéfiques sur l'environnement.

Pourriez-vous nous en dire davantage sur le projet de coopération avec l'Union européenne ?

C'est un projet qui fait suite à un premier projet qui a eu lieu dans les années 90. La première tranche a été financée à hauteur de 600.000 euros et la deuxième à hauteur de 750.000 euros. C'est un projet très hétérogène qui traite de la mise en place des banques de données en matière de maîtrise et d'analyse énergétique, ce sont les fameuses banques de données. C'est également la formation d'auditeurs énergétiques, la mise en place de normes d'efficacité énergétique pour les équipements, un projet d'assistance technique à l'APRUE assez global qui prend en charge les différents secteurs d'activité, notamment le secteur industriel à travers un audit énergétique que nous réalisons au niveau de deux complexes de l'ENIE ; celui d'Arzew et celui de Skikda qui est en cours.

Au niveau du transport, nous avons un projet de promotion du gaz naturel comprimé au carburant, que nous réalisons en partenariat avec le ministère de l'Environnement, le Ministère de l'Aménagement du territoire et de l'urbanisme, le ministère des Transports et le Comité intersectoriel GNC au niveau du ministère de l'Energie et des Mines. A travers ce projet de coopération avec l'Union européenne, nous avons réussi à mettre en place des comités et groupes de travail nous permettant de travailler en partenariat avec les entreprises ou opérateurs économiques en Algérie. Nous avons ainsi mit en place un observateur énergétique, ou ce que l'on appelle communément ici à l'APRUE, un analyste énergétique, avec les partenaires locaux notamment l'ONS, Naftal, Naftec, Sonelgaz ou Sonatrach pour certaines filiales.

Par rapport au secteur des ménages, nous avons mis en place des normes d'efficacité énergétique sur les appareils électroménagers, en partenariat avec les opérateurs économiques industriels importateurs, monteurs ou réalisateurs, d'équipements ici, notamment l'ENIEM, l'ENAPEM, ect.

En matière de communication et de sensibilisation, il y a des projets d'une manière globale, comme les actions de formation pour mettre à niveau le personnel de l'APRUE et des actions de sensibilisation à travers la mise en œuvre d'une stratégie de communication pour l'Agence.

Nous avons signé une convention de coopération avec nos amis québécois pour l'échange d'informations. C'est un accord cadre que nous avons inscrit un certain nombre de projets liés à l'efficacité énergétique. C'est un programme assez riche, un cadre d'échange, car lorsque nous avons un besoin précis, nous les sollicitons et instantanément, ils nous répondent favorablement. C'est très important pour nous, parce que ce n'est pas une coopération rigide où il y a des difficultés. Elle nous permet d'avoir ce que nous voulons dans la mesure des possibilités de l'information surtout de l'expertise, allant de l'étude au modèle du cahier des charges.

Il y a eu notamment des journées de partenariat algéro-québécoises où l'APRUE a travaillé activement spécifiquement sur l'efficacité énergétique. Nous avons également des conventions de parternariat avec nos amis tunisiens, nous envisageons d'en avoir une avec nos amis marocains. Nous sommes très ouverts à toute possibilité de coopération qui va dans le sens de notre programme. Au sein de l'APRUE, nous sommes une petite équipe, mais nous sommes grands par la qualité de notre travail et la noblesse de notre mission. C'est une équipe que nous allons former dans le marketing, le montage de projets, le financement, la communication également. Notre équipe aura une culture générale pour qu'elle puisse s'adapter à toutes les situations, pouvoir communiquer facilement, faire du marketing, connaître les gisements d'économie, et non pas avoir des spécialistes pointus sur des domaines précis.

L'organisation que nous avons privilégiée est horizontale, l'expertise, nous allons la rechercher du marché. Pour un besoin précis, nous devons avoir un fichier de spécialistes et de consultants qu'ils soient locaux ou étrangers. D'ailleurs pour preuve de tous les audits énergétiques, que nous avons organisés par au niveau de Naftec ou de l'ENIP, avec lesquelles nous sommes allés très loin, nous travaillons sur un système de cogénération, un projet très important pour nous. C'est en effet la première fois que nous allons développer la cogénération dans notre pays.

Nous sollicitons l'expertise étrangère qui travaille sous l'égide de l'APRUE et nos ingénieurs font de l'accompagnement. C'est-à-dire qu'il y a toujours une équipe de l'APRUE en plus d'une équipe d'experts étrangers. Je crois que c'est la meilleure façon de faire l'échange et former nos cadres.

Pourrez-vous nous donner des précisions quant à votre personnel ?

Nous sommes 45 personnes, toutes catégories confondues, dont la moitié sont des ingénieurs pluridisciplinaires, des architectes, ceux qui ont fait le génie-civil, des économistes, des chimistes, des agronomes, des environnementalistes.

Du point de vue organisationnel, nous sommes en pleine mutation, nous avons sollicité un bureau étranger pour nous aider à élaborer notre stratégie. Parallèlement, il y aura des ateliers thématiques qui vont aborder certaines questions, afin d'aboutir à une stratégie algérienne d'efficacité énergétique. Nous les avons sollicités pour nous assister à mettre en place notre organisation qui doit être en adéquation à ce nouveau contexte. Nous allons aborder l'environnement, l'énergie renouvelable explicitement, l'efficacité énergétique, la communication et le marketing.

Quel est votre parcours professionnel ?

J'ai commencé ma carrière vers les années 80, à l'issue de mon service national au niveau du " Barrage vert " afin de freiner l'avancée du Désert. Tout de suite après, j'ai commencé en qualité de chef de production dans une société nationale de matériaux de construction qui n'existe plus, puisqu'elle a été restructurée dans les années 84. Vers les années 82 jusqu'à 1997, j'ai commencé une nouvelle carrière au niveau de l'Institut algérien de normalisation et de propriété industrielle, où j'ai occupé successivement le poste d'ingénieur chargé de matériaux de construction, chef de département, directeur de la normalisation, jusqu'au poste de directeur général de cette Institution. Durant l'année 98, j'ai été consultant à l'APRUE et de janvier 1999 à ce jour, je suis directeur général de cette Agence.

Votre meilleure satisfaction ?

Ma meilleure satisfaction est que j'ai fait beaucoup de management par la qualité et je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes avec l'activité de la normalisation puisqu'elle fait appel au consensus, à la concertation, c'est une activité volontariste et, je suis donc passionné par cette activité.

Nous avons lancé des projets ambitieux et mon ambition est de développer le projet sur le biogaz en ce qui concerne la décharge de Oued Smar et de former une équipe dynamique au sein de l'APRUE. Je sais qu'ils ont tous la volonté et l'aptitude d'adaptation parce que se sont tous des jeunes. Mon ambition est également de pouvoir maîtriser l'information au sein de l'APRUE, qui représente pour moi 80 % de la mission de cette Agence ; lancer un véritable programme d'efficacité énergétique en Algérie. Il y aura des retombées bénéfiques sur l'environnement et même les entreprises auront à y gagner.

Voudriez-vous donner un message final aux lecteurs de " Review " ?

Notre pays recèle beaucoup de gisements d'économie d'énergie et l'efficacité énergétique est encore au stade vierge. L'appel que je lance aux investisseurs serait de venir établir des partenariats profitables pour les deux parties. Un partenariat de savoir-faire.

Je dis qu'il y a énormément d'opportunités, tant en ce qui concerne les gisements d'économie au niveau de l'industrie, que les énergies renouvelables et même l'environnement, nous sommes prêts en tant qu'Agence à leur faciliter la tâche, à leur communiquer toutes les informations et même à contacter, à leur place, les opérateurs qu'ils veulent toucher. C'est notre mission et nous engageons pleinement le partenariat en Algérie.

Un dernier message ; soyez les bienvenus en Algérie.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv